« Le monde connaît la plus importante génération de jeunes de son histoire : un quart de la population mondiale est âgée de moins de 24 ans. Plus de 90 % des 1,8 milliard d’adolescent·e·s et de jeunes (10 à 24 ans) vivent dans les pays en développement. L’Asie accueille la plus importante population de jeunes du monde entier, et l’Afrique la plus grande part de jeunes au sein de sa population avec 40 % de citoyen.ne.s de moins de 15 ans. » Tels sont les chiffres partagés par l’ONU depuis 2018 avec la volonté de sensibiliser les politiques publiques et les populations à la force que représente la jeunesse.
La hausse du chômage des jeunes est l’un des plus grands problèmes auxquels les économies et les sociétés sont confrontées dans le monde actuel, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement et qui se sont aggravés à cause de la crise sanitaire depuis déjà plus d’un an.
Selon le dernier rapport Tendances mondiales de l’emploi des jeunes 2020 », publié par l’Organisation internationale du Travail (OIT) : « Au niveau mondial, un cinquième des jeunes sont actuellement non scolarisés et sans emploi ni formation ; autrement dit, ils n’acquièrent pas d’expérience professionnelle, ne tirent pas de revenu de leur travail et n’améliorent pas leur niveau d’instruction ou de compétences. »
Les compétences et l’emploi des jeunes sont des éléments fondamentaux du Programme de développement durable pour l’après 2030 et des 17 objectifs de développement durable. L’une des cibles de l’objectif 4 vise à augmenter considérablement, d’ici à 2030, le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat.
La diaspora côte à côte avec la jeunesse des pays d’origine :
La diaspora en France comprend différents profils hautement qualifiés grâce à la poursuite d’études supérieures ou encore grâce à leurs expériences professionnelles qui peuvent faire bénéficier les jeunes des pays d’origine de leur savoir-faire. Un tiers des immigrés récents dans les pays de l’OCDE (c.-à-d. arrivés depuis moins de 5 ans) sont diplômés du supérieur, soit 5,2 millions de personnes. Les travaux de l’OCDE montrent qu’il a non seulement une sous-utilisation du capital humain des personnes issues des migrations mais aussi une reconnaissance insuffisante de leurs qualifications.
Ces pays en voie de développement ont besoin de leur compétence pour leur développement économique, social et culturel. Leur maitrise des besoins et problématiques sur le terrain permettent le développement d’activités adaptées dans les zones d’intervention et de manière pérennes pour leurs bénéficiaires. Plusieurs personnes issues des migrations ont pu intégrer des entreprises ou en développer elles-mêmes en arrivant en France, leur donnant des compétences importantes peu accessibles dans les pays d’origine faute de moyens, d’opportunités, de personnels qualifiés etc… et la jeunesse en est la 1ère victime, en particulier les jeunes filles.
Leur engagement dans l’éducation formelle (en partenariat avec un établissement scolaire ou de formation) ou informelle (activités d’apprentissage hors système scolaire) de la jeunesse engendre de réelles opportunités d’échange transnational d’idées, d’ambition et visions liées au développement socio-économique des pays d’origine. A travers le co-financement du PRA/OSIM, programme d’appui aux organisations de solidarité internationale issues de l’Immigration, les OSIM ont pu réaliser en plus de projets de construction d’infrastructure, route, cantine pour améliorer l’accès à l’éducation, des projets centrés sur le renforcement des capacités des jeunes afin de leur offrir de réelles opportunités d’emploi.
Focus sur la diaspora Béninoise et leurs projets envers la formation de la jeunesse :
Au Bénin, le marché de l’emploi est très largement dominé par le secteur informel (plus de 95 % des emplois). Le gouvernement a lancé un nouveau Plan Sectoriel de l’Education post 2015 (2018-2030) dans un contexte marqué par l’évaluation des OMD (objectifs millénaires de développement) et l’engagement du Bénin à réaliser les ODD à l’horizon 2030.
Pour aider l’insertion des jeunes, les autorités ont entrepris de rénover et d’adapter le dispositif de formation professionnelle en créant notamment des certificats de qualification professionnelle (CQP), des diplômes reconnus par l’Etat via l’acquisition des compétences professionnelles et techniques par l’apprentissage ou par l’exercice d’une activité qualifiante. D’autre part, de plus en plus de projets d’apprentissage proposés en faveur de la jeunesse comporte le système DUAL, une méthode de formation basée sur un apprentissage en centre de formation en parallèle à l’acquisition de compétences techniques dans le milieu professionnel en entreprise. Cette approche d’apprentissage permettrait un taux de placement dans des emplois à plein temps plus élevé et un faible taux de chômage auprès des jeunes diplômés.
Néanmoins, les capacités d’accueil des centres sont limitées et l’offre de formation ne répond que très partiellement aux besoins en compétences. En cause d’après l’Agence Française de Développement : l’obsolescence des référentiels de formation, une quasi-absence de modules pratiques, le manque de matériel ou encore le faible taux de recyclage des formateurs.
L’association Humanis Afrique, lauréate PRA/OSIM 2016, a pu entreprendre un projet de renforcement des capacités des jeunes en informatique dans un centre professionnel de Djeffa pour renforcer l’offre de formation professionnelle locale, notamment grâce à la méthode DUAL, une méthode basée sur l’apprentissage en formation et la pratique des acquis en entreprise. L’association espère ainsi pouvoir freiner l’une des plus grandes contraintes des villages en zone rural : l'exode des jeunes vers les grandes villes (Cotonou, Porto Novo). Avec un co-financement de 12 000 € pour un budget total de 32 377 €, 23 jeunes ont pu bénéficier d’une formation complète pour effectuer les tâches administratives et bureaucratiques (saisie de texte informatique) avec la maitrise des équipements dédiés à ces activités (ordinateurs, imprimantes, photocopieuses).
L’Association Enfance, Jouets & Education se mobilise depuis 2013 pour favoriser le développement et l’épanouissement des enfants mais aussi l’autonomisation des femmes et jeunes mamans en Ile de France et au Bénin.
Lauréate PRA/OSIM 2018, son projet de « développement des compétences et qualification professionnelle pour l’autonomisation économique des filles et des filles-mères » au budget total de 26 315 € et un co-financement PRA/OSIM de 14 722 € a permis à 12 jeunes mamans entre 18 ans et 32 ans d’obtenir un CQM – Certificat de Qualification pour Métier – dans le domaine de la coiffure. Différentes formations ont été données pour non seulement apprendre les techniques de coiffure avec un stage d’immersion de 2 mois mais aussi pour développer sa propre entreprise pour les encourager à se lancer dans l’entrepreneuriat.
L’Association Un Regard, Une Main Tendue, Un Sourire a pu réaliser son projet de renforcement des capacités des jeunes en coupe-couture par la mise en place d’un centre de formation à Ouesse au Bénin avec un co-financement PRA/OSIM de 14 075 € pour un budget total de 31 476 €. Voulant contribuer à la création d’opportunités d’emploi, l’insertion professionnelle des jeunes de Ouesse et redynamiser l'économie locale de la commune, l’association a pu accueillir et former 20 jeunes de 15 à 24 ans en mettant à disposition des nouveaux équipements et nouvelles techniques d’apprentissage. Sur 20 apprentis dont 14 jeunes filles, 18 ont réussi les examens leur permettant d’obtenir leurs diplômes, encourageant ainsi d’autres jeunes à s’inscrire pour les années à venir.
Les personnes issues des migrations continuent pour la plus part de subir les effets d'amalgame dues aux représentations négatives, exacerbées par certains discours médiatiques et politiques. Alors que les sentiments anxiogènes et xénophobes se propagent, nombreuses sont les contributions des diasporas, au quotidien et dans tous les champs d'action, aux sociétés d'accueil et d'origine sur des questions sociétales qui nous regardent toutes et tous : lutte contre les discriminations et le racisme, égalités des chances, vivre ensemble, justice sociale et environnementale, accès aux droits fondamentaux. Dans ce contexte clivant, il est nécessaire que les personnes issues des migrations prennent la parole pour affirmer et revendiquer leur citoyenneté, faire connaitre et reconnaitre leur pouvoir d'agir.
Par le biais de cette campagne et sa web-série "Madiba Stories", le FORIM entend rappeler l'importance de l'engagement citoyen des diasporas et invite à ouvrir les yeux, à changer de regard sur les migrations, à écouter la voix de celles et ceux qui ont tant à apporter aux combats d'intérêt commun. Neuf épisodes racontent des trajectoires de vie, d'actions inspirantes, de témoignages d'engagement citoyen et mettent en lumière l'impact positif des migrations par la voix des personnes et associations lauréates des éditions 2017-2019 du PRIX MADIBA.
En se référant à la figure universellement reconnue de Nelson Mandela, cette campagne se veut être un message porteur d'inspiration : toutes les personnes, n'importe de quelle origine et provenance, au cours de leurs parcours personnels de vie, peuvent avoir un "déclic" qui les pousse à passer à l'action, avec l'envie de générer un impact positif.
La web-série sera diffusée sur les réseaux sociaux du 18 au 27 juillet 202. Elle a été réalisée grâce au soutien principal de l'Agence Française du Développement, et la contribution financière de son partenaire Africa -Europe Diaspora Development Platform (ADEPT) dans le cadre du 2e projet « Support to Africa - EU Migration and Mobility Dialogue », financé par l’Union Européenne, ICMPD et la Direction du Développement et de la Coopération Suisse.
accédez à la web-série Madiba Stories
Face à l’injustice, la pauvreté et la fragmentation des sociétés, les actions de co-développement et de cohésion sociale menées par les organisations des migrant.e.s mettent en valeur, malgré les nombreux obstacles, le potentiel important des migrant.e.s en matière de solidarité et de coopération internationale.
Pour cette raison à l’occasion de la Journée Internationale des Migrant·e·s , Le Forum des Organisations de Solidarité Internationale Issues des Migrations (FORIM) et ses diasporas membres de la plateforme se mobilisent avec une série d’événements pour réaffirmer et promouvoir les droits des migrant.e.s, dissiper les préjugés et sensibiliser l’opinion publique à la contribution des migrations dans les domaines économique, culturel et social ICI ET LA-BAS.
Vous êtes une association ou une personne issue des migrations ? Vous menez des initiatives citoyennes pour les causes d'intérêt général ? Le PRIX MADIBA est fait pour vous !
Pour recevoir les informations et les modalités de candidature : communication@forim.net
D’après un rapport du Fonds international de développement agricole (FIDA), “les données montrent que les familles dépensent l’argent envoyé par la diaspora d’abord dans les secteurs de première nécessité tels que la nourriture, les vêtements, les frais liés à l’éducation ou encore à la santé. Et d’autres utilisent ces fonds pour améliorer le développement de leur récolte agricole ou leur équipement”. Dans ce contexte, le nombre de coopératives agricoles, situées pour la plupart en zone rurale, s’est démultiplié, avec de plus en plus de regroupement de plusieurs associations de la diaspora en partenariat avec les associations locales qui ont permis la création de plusieurs coopératives.
Par définition, la coopérative permet aux agriculteurs de mutualiser leurs terres. Elle leur permet également, par la mutualisation des apports financiers, d’acquérir un ensemble d’équipements et matériels qu’ils n’auraient pas pu acquérir seuls. Par la mutualisation à la fois des ressources financières, des outils de production et de la terre, la coopérative favorise une rentabilité et une productivité plus grandes qu’elles ne l’auraient été si chacun exploitait individuellement ses ressources.
Grâce à l’apport et la mobilisation de la diaspora, elle permet aussi à ses bénéficiaires d’acquérir des compétences techniques comme des nouvelles pratiques de culture de sol ou l’intégration d’alternatives plus écologiques, et des compétences plus inclusives comme la possibilité de lire, écrire, faire de la comptabilité, etc… que certains bénéficiaires auront développé lors de formations professionnelles dispensées. Depuis le lancement de son premier appel à projets en 2003, le dispositif PRA/OSIM connait une forte demande de financements de projets de co-développement dans le secteur agricole et les activités génératrices de revenus.
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Entre 2003 et 2020, 135 des projets financés interviennent dans le secteur de l’agriculture et le développement rural, soit un 21% du financement global, avec un montant financé de 1 855 506 euros avec plus d’un million de bénéficiaires (selon les données prévisionnelles fournies par les OSIM) entrainant pour la plupart la création de coopératives.
La création de coopérative d’autre part permet une réelle autonomie financière et alimentaire à ses bénéficiaires, en particulier celles des femmes, généralement assignées aux tâches domestiques ou exposées aux risques d’insécurité des zones d’intervention. Parmi ces 135 projets financés, 28 projets ont une approche genre : les femmes sont les principales bénéficiaires de l’action, leur donnant de nombreux avantages pour développer :
Même si la diaspora et les associations locales sont souvent confrontés aux mêmes obstacles : accès difficile aux financements, manque d’infrastructures de base comme l’électricité ou les routes, le FORIM via son dispositif PRA/OSIM continue d’accompagner sur l’importance de continuer à encourager le financement, la valorisation et le renforcement des capacités de la diaspora en France permettant la création d’un environnement propice au développement durable dans les pays d’origine.
Au Togo, l'association ETFCT a développé un projet de création d’un centre de formation agropastoral ; activités génératrices de revenus ; formation professionnelle dans le domaine de l’élevage et de l’agriculture afin d'en faire un véritable centre expérimental pour l’école supérieure agronomique de l’université de Lomé dans les années à venir. Le projet initial était de créer une coopérative coopérative spécialisée dans production et fabrication des produits laitiers et a pu diversifier les récoltes.
En Guinée Conakry, l'association Maison de la Citoyenneté Mondiale a développé un projet d'optimisation agricole pour la sécurité alimentaire afin d'améliorer les conditions de production durables pour les paysans, intensifier la production (3 récoltes par an) et augmenter l’offre de produits alimentaire locale dans le district de Bamba en partenariat avec la coopérative "AGROPASTORALE BAMBA SOUTAINABLE POUR LE DEVELOPPEMENT" qui assure la gestion du projet sur place.
L’accès à la santé est un enjeu majeur pour la population guinéenne. Les barrières financières que rencontrent les populations dans l’accès aux soins sont nombreuses. Malgré le faible niveau de protection sociale (3% de la population couverte), des initiatives locales en partenariat avec la diaspora en France se sont développées.
Parmi elles, celle de Santé pour tous, une association basée en France dans le Val de Marne (94) et en Guinée menant des actions de prévention et d’assistance sanitaire et sociale tenant compte de l’absence des structures sanitaires et du manque de prise en charge des maladies.
Co-financé par le PRA/OSIM en 2018 pour son projet : "Construction de forage en zone rurale de Guinée" dans le village Farrassabagben, les objectifs principaux de l'activité s'orientaient essentiellement sur fournir une alimentation motorisée en eau à partir d’un puits fonctionnant à l’aide de l’énergie solaire afin de doter les structures sanitaires d’eau potable pour un meilleur fonctionnement d'une part et d'offrir un environnement sanitaire plus sûr pour une meilleure prise en charge des patients d'autre part.
Le projet de 26 000 € a notamment permis l'amélioration des conditions de consultation et d’hospitalisation pour les personnes bénéficiant des prestations du centre médical, la réduction de la charge de travail des femmes dû à la recherche d’eau potable, et surtout renforcer les liens de coopération avec l'association partenaire et la population locale très impliqués pendant ses différentes étapes.
L'association et son partenaire local ont vite réalisé l'une des majeures problématiques des habitants du village et son centre de santé, constatant que ceux ayant les moyens se déplaçaient à la capitale ou au Mali pour se faire soigner, les autres au centre de santé sur place avec un grand désavantage à cause du manque d’eau et d’électricité.
Grâce au projet de l'association, le centre offre aujourd'hui de bonnes conditions de prise en charge comprenant échographie, radiographie, un laboratoire fonctionnant 24h/24H permettant une bonne conservation des réactifs, des produits et médicaments devant rester au frais pour le district de Farassabagben et ses 4950 habitants.
Dans le cadre de son dispositif de capitalisation, le FORIM copilote avec l’International Centre for Migration Policy Development - ICMPD- une nouvelle recherche intitulée « Mobilising diaspora for green transitions : a blueprint » ou en français « Diasporas et économie verte ».
Cette étude a pour but de comprendre et de contribuer au renforcement de pratiques et de partenariats pour faciliter l’engagement des diasporas dans le domaine de l’économie verte dans les pays d’origine. Les ambitions de cette étude croisent celles du FORIM dans le pilotage de ses dispositifs, notamment le PRA/OSIM et le Programme Génération Climat.
Elle entend comprendre comment les diasporas se mobilisent sur cette thématique dans 3 pays (Haïti, Vietnam, Togo), en particulier la promotion des énergies renouvelables et le traitement des déchets, le type de projets qu’elles conduisent, et la manière dont les institutions publiques peuvent créer des environnements favorables pour renforcer ces initiatives.
Pour plus d’informations :
- Elizabeth FLORES (eflores@forim.net) et/ou Benoît MAYAUX (bmayaux@forim.net)
coordinateurs.trices de l’étude au sein du FORIM.
Suite aux chocs successifs des attaques terroristes, la France subit un traumatisme émotionnel et doute de son modèle d’intégration. Inquiets de la diffusion dans les discours politiques et médiatiques des amalgames visant les migrants, considérés comme suspects par nature, nous, acteurs engagés dans l’éducation aux migrations, portons une autre approche, basée sur le discernement et la rencontre des populations. Nous ne sommes pas naïfs : l’usage de la terreur à des fins idéologiques, politiques ou religieuses ne cessera pas dans l’immédiat. Mais pour que notre société puisse traverser ces épreuves douloureuses, elle doit gagner en empathie et permettre l’inclusion de tous.
Bien qu’elle ne soit pas la cible principale des terroristes, la France paie un lourd tribut. Six ans après les attentats de 2015, elle est toujours frappée par des fanatiques se revendiquant de l’islam. Différentes tragédies, une même justification : punir un pays où la liberté d’expression et la laïcité sont le socle républicain. Cette violence vise à nous terroriser, à nous diviser, nous ne la minimisons pas. Comme toutes les formes d’intégrismes, l’islamisme cherche à anéantir notre capacité à faire société et pousse nos dirigeants vers des politiques perçues comme discriminantes, qui alimentent les extrémismes de tous bords.
Déconstruire les amalgames La mécanique de certains discours politique et médiatique établit un lien systémique entre islam, islamisme, immigration, insécurité et terrorisme, qui s’ancre dans nos représentations. Pourtant, aucune causalité entre ces notions ne peut être démontrée. Les phénomènes de terrorisme sont présentés comme massifs, or ces individus dangereux ne sont que des dizaines au regard des 14 millions de français d’origine immigrée, des 5 millions de musulmans sur le territoire, des milliers de demandeurs ou de bénéficiaires de l’asile. Rappelons que les trois quarts des auteurs d’actes terroristes sont français.
Sous l’effet du traumatisme collectif, ces raccourcis renforcent la stigmatisation des migrants, des réfugiés, de ceux perçus comme “l’autre”. Parce que les auteurs des crimes sont étrangers ou descendants d’immigrés et disent agir “au nom de l’Islam”, tous les immigrés, tous les supposés musulmans deviendraient suspects ? Succomber à ces peurs, c’est infliger une punition collective. L’appel au jihad, en libre-service sur les réseaux sociaux, se joue des frontières et la seule surveillance du web ne saurait stopper sa diffusion. Enfin, la rhétorique de l’ennemi intérieur peut conduire à suspecter toute personne appartenant à une minorité visible.
Déconstruire ces amalgames mortifères n’est en rien excuser. Nous appelons au contraire à dénoncer l’islamisme et les violences, symptômes d’une époque où règnent discriminations, racisme, confusion, défiance et infox. Faire entendre des arguments rationnels est complexe, la faute à des préjugés enracinés, confortés par des discours manipulant les faits. Quand nos concitoyens sont tiraillés entre fidélité aux principes d’accueil et peur de ne plus avoir les moyens d’intégrer, il est urgent de comprendre les migrations ; particulièrement dans une société qui résulte de la diversité. Cette appropriation collective, citoyenne, nous l’appelons éducation aux migrations.
L’éducation aux migrations favorise l’émergence d’un regard objectif sur le fait migratoire. Nous sommes nombreux à être acteurs de l’éducation aux migrations. Nos principes constitutionnels sont garants du droit à l’instruction et à l’enseignement supérieur pour tous, contribuant à l’intégration des migrants par la qualification et l’accès à l’emploi. Nos enseignants font vivre la citoyenneté, la laïcité et la fraternité mais sont insuffisamment formés à la pédagogie des valeurs républicaines. Il nous faut renforcer l’École en développant l’enseignement des faits migratoires et religieux, démocratiser des dispositifs comme “Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants” adressés aux parents primoarrivants. L’audit de la recherche prouve l’abondance des travaux sur les migrations. Ils permettent d’objectiver ces phénomènes, et doivent être démocratisés sans instrumentalisation. C’est le propos d’initiatives citoyennes qui se mobilisent pour apaiser le débat public en contrant les infox.
L’éducation aux migrations est aussi portée par des élus locaux, confrontés à la montée des intolérances et en prise avec des réalités complexes : mineurs étrangers, logement, lutte contre la ségrégation urbaine et sociale résultant de politiques ayant produit un “séparatisme” imposé et subi dans certains territoires. De nombreuses communes s’engagent pour l’accueil inconditionnel. L’éducation aux migrations résulte de coopérations pluri-acteurs – chercheurs, élus, éducation populaire – convaincus que le développement de l’esprit critique est le socle d’une citoyenneté active. Ces dynamiques émergentes prennent la forme de dispositifs pédagogiques variés (ateliers, formations, expositions, conférences, films), encore trop confidentiels. Le terrorisme islamiste vise à ériger des murs entre français et étrangers, croyants et non-croyants, entre les musulmans et les autres. L’éducation aux migrations ne constitue pas une réponse à la violence djihadiste, certes. Mais elle travaille en profondeur afin de recréer les solidarités indispensables pour agir sur les fragilités de notre société. Si elle permet de (ré)activer notre sentiment d’appartenance à une humanité commune, alors nous aurons fait un grand pas vers une société plus humaine et moins perméable aux obscurantismes.
Voici à titre d’information, la liste des co-signataires:
La sensibilisation et la prise de conscience de problématiques réelles sur la préservation de l’écosystème sont constantes et la mobilisation de ressources pour favoriser l’agriculture biologique gagne progressivement du terrain. Et parmi ces problématiques : l’inquiétante disparition des abeilles de plus en plus menacées par les activités humaines.
La sensibilisation et la prise de conscience de problématiques réelles sur la préservation de l’écosystème sont constantes et la mobilisation de ressources pour favoriser l’agriculture biologique gagne progressivement du terrain. Et parmi ces problématiques : l’inquiétante disparition des abeilles de plus en plus menacées par les activités humaines.
D’après l’ONU, la pollinisation est un processus fondamental pour la survie des écosystèmes car de lui dépendent la reproduction de près de 90% des plantes sauvages à fleurs du monde, ainsi que 75% des cultures vivrières et 35% des terres agricoles à l’échelle de la planète. Non seulement les pollinisateurs contribuent directement à la sécurité alimentaire, mais ils constituent aussi des leviers essentiels pour la conservation de la biodiversité. Et pourtant, il y a un déclin préoccupant principalement à cause des pratiques agricoles intensives, des changements de l’utilisation des terres, des pesticides, des maladies, des organismes nuisibles, et du changement climatique.
Tout comme les abeilles réputées pour avoir une grande éthique de travail, les OSIM sont impliquées dans des actions de co-développement dans leurs pays d’origine pour répondre à des besoins de croissance de production alimentaire afin de renforcer la sécurité alimentaire dans des zones touchées par des conflits territoriaux, la sécheresse ou encore le réchauffement climatique. Plusieurs OSIM et associations locales sont partenaires de la Plateforme africaine d’apiculture, soutenue par l’Union Africaine, qui depuis 2014 incite à créer dans chaque pays des plateformes nationales pour aider au développement de la filière apicole, en particulier la production de miel, la santé des abeilles et les activités de pollinisation.
Passer de la cueillette à l’extractivisme du miel au sud du Cameroun, tel est le pari de l’association Alliance de Développement et de solidarité pour promouvoir une exploitation écologiquement durable de l’apiculture, augmenter les revenus des habitants de Ndoumalé et de développer un mode de gestion durable de la biodiversité du bassin du Congo, qui constitue l’un des plus importants massifs de forêt tropicale et réputé pour abriter une riche biodiversité.
En partenariat avec l’association APIFLORDEV spécialisée dans la formation en apiculture dans les pays d’Afrique et d’Asie, ce projet comprendra la formation de 20 futures apicultrices et futurs apiculteurs et une 100aine dans une 2ème phase aux techniques de récolte, d’extraction, de conditionnement et de stockage du miel, ainsi qu’aux techniques de commercialisation du miel et des produits dérivés de la ruche (cire, pollen, propolis).
La région de Ndoumalé se situe dans une zone de forêt dense équatoriale. Il s’agit d’une région dotée d’un important réservoir d’essences végétales et animales. Cet écosystème est aujourd’hui menacé par la pratique de cueillette sauvage de miel dans les arbres qui sont abattus et brûlés, c’est pourquoi l’association propose une domestication de la culture du miel en tant que produit forestier non-ligneux (PFNL) et pourra réduire la pression sur les ressources naturelles et surtout procurer une offre supérieure en qualité et en quantité permettant le développement des filières d’extraction.
Avec ce projet de 27 139 € et un co-financement du PRA/OSIM de 15 000 €, l’association souhaite moderniser et organiser les circuits de commercialisation pour améliorer les conditions de vie des apiculteurs et augmenter leurs revenus tout en préservant la biodiversité des écosystèmes.
L'Association Enfance, Jouets & Education se mobilise depuis 2013 pour favoriser un développement harmonieux et l’épanouissement de l’enfant par le canal de l’éducation, des jeux et loisirs tout en contribuant à un meilleur encadrement familial notamment par l’autonomisation des femmes et filles-mères en Ile de France et au Bénin.
Le projet "Femmes compétentes et autonomes en agriculture", lauréat PRA/OSIM 2020 et accompagné par le Conseil Béninois de France (CBF), membre du FORIM, vise à former 20 jeunes filles/femmes déscolarisées et en extrême précarité à l'agro-écologie et favoriser leur autonomie financière.
Ce projet de 43 354 euros dont 15 000 euros co-financé par le PRA/OSIM a vu le jour suite à la visite d'un projet soutenu par Génération Climat - dispositif du FORIM et la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme concernant la préservation et la gestion durable des ressources naturelles et de la biodiversité dans la commune d’Avrankou au Bénin. Après différents retours positifs de la part des bénéficiaires et la remontée des besoins de la population locale, l'association a envisagé la possibilité d’un partenariat afin de former un groupe de 20 jeunes filles, filles-mères et femmes déscolarisées.
L'OSIM est convaincue de l’importance du rôle de la femmes entrepreneure agricoles béninoise pour assurer sa sécurité alimentaire et nutritionnelle et booster le développement durable. Afin de contribuer aux efforts du Bénin pour parvenir à relever ce défi, le projet prend en compte différents objectifs de développement durable et agis de manière transversale pour :
Pour en savoir plus sur le projet, n'hésitez pas à visionner la vidéo ci-dessus.