FORIM

Les élections européennes constituent un temps fort de l’agenda politique et une opportunité pour les diasporas de faire entendre leur voix et leurs revendications de plaidoyer. Alors que la question migratoire polarise le débat politique, il est de la responsabilité des diasporas de prendre la parole pour défendre un narratif positif sur les migrations.  

Des décisions politiques importantes ayant un impact direct sur les populations migrantes sont prises à l’échelle européenne (pacte asile et immigration 2024), ce qui constitue un enjeu majeur pour les diasporas engagées en faveur de politiques migratoires plus inclusives et respectueuses des droits des personnes migrantes.   

Citoyenneté, dialogue intergénérationnel et représentation 

C’est dans ce contexte, que le FORIM a lancé une campagne sur le droit de vote des diasporas à l’occasion des élections européennes 2024. Cette campagne, conçue par les membres de la Commission Jeunesse du réseau, propose de sensibiliser le grand public aux questions d’accès au droit de vote pour toutes et tous, et d’encourager le vote durant les élections européennes notamment le vote des jeunes et des femmes des diasporas.

Ainsi, depuis le 9 mai, Journée de l’Europe, et jusqu’au 9 juin, jour des élections, différentes publications (vidéos, posts, tribune) auront lieu sur les réseaux sociaux du FORIM avec l’ambition de :

  1. Mettre en lumière l’impact des élections européennes sur les politiques migratoires ;
  2. Inciter la mobilisation effective du public visé, c’est à dire les diasporas notamment les personnes éloignées de la participation citoyenne ;
  3. Diffuser les revendications du FORIM en faveur de la reconnaissance de la citoyenneté de résidence, de l’accès a droit de vote à toutes et tous et encourager la solidarité intergénérationnelle entre les diasporas sur les questions de droits à l’expression politique;

En rappelant les batailles menées par les femmes et les hommes depuis le début du dernier siècle pour garantir le droit de vote des personnes étrangères en France, ainsi que la place de l’Europe dans la législation appliquée dans les États membres, y compris dans les domaines de la coopération, de l’environnement ou de la migration, les jeunes du réseau du FORIM incitent le grand public, migrants, migrantes, de toutes les générations à exercer leur droit de vote et faire entendre leur voix.

#européennes #citoyennetéderésidence #égalitédesdroits  #votedesdiasporas

France Volontaires et le FORIM partagent des espaces d’actions communs, notamment la promotion des échanges, et de la tolérance et d’ouverture sur le monde. Elles partagent également les valeurs d’engagement sur le double espace, de renforcement de la mobilité et de valorisation de l’expertise des diasporas. 

France Volontaire, qui propose des missions de volontariat en France et à l’Etranger, est dans une optique d’accroitre les mobilités croisées et de promouvoir la réciprocité dans les dispositifs d’engagement: « Dans un monde où le vivre ensemble est un défi pour toutes les sociétés, le développement des mobilités croisées et la réciprocité des engagements est une nécessité ».  

C’est dans ce cadre de souhait de diversification des publics engagés au sein des dispositifs de volontariat, que le FORIM et France Volontaire ont signé une convention de partenariat le 18 avril 2024. Ce partenariat vise à améliorer la connaissance réciproque des deux structures et à initier des premières actions de collaboration.  

Ainsi, il sera question de développer le soutien des espaces Volontariats des actions réalisées dans les pays d’origine, de renforcer la connaissance des équipes et des membres des dispositifs de volontariat, de participer à une étude concernant la place des diasporas et des enjeux liés aux migrations dans les dynamiques de volontariat et développer des actions de communication en commun.  

Une première action concrète a eu lieu par la participation de France Volontaires au séminaire interne durant l’atelier dédié à la mobilisation de la ressource humaine.  

Ce partenariat permettra aux membres du FORIM de mieux connaitre les dispositifs de volontariat, de les mobiliser dans leurs organisations, et ainsi pallier au manque de ressources humaines qui impacte la réalisation de leurs activités. Cela permettra au réseau FORIM d’avoir sa place dans le milieu du volontariat, de montrer la pertinence de mobiliser d’autres publics à l’engagement et le rôle que le réseau peut avoir pour les identifier. 

Dans le cadre de l'appel à projets du dispositif PRAO/SIM, 20 associations membres du FORIM ont été sélectionnées et labellisées en tant qu'opérateurs d'appui (OPAP). Être accompagné par un OPAP est une étape obligatoire pour toutes les associations souhaitant soumettre une demande de cofinancement. Leur rôle principal est d'accompagner les associations dans la conception et la réalisation de leurs projets.

Retrouvez ci-dessous la liste des activités organisées par nos opérateurs d'appui dans le cadre de cet appel à projet.

MARS 2024

Vendredi 08 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM - organisée par la Plateforme des Associations congolaises de France

Informations pratiques : 17h-21h, 19 rue de la Fraternité 93170 Bagnolet

Contact : kilemak@gmail.com

Samedi 09 mars

Journée d'écriture - organisée par la Plateforme des Associations congolaises de France

Informations pratiques : 10h-17h, 19 rue de la Fraternité 93170 Bagnolet

Contact : kilemak@gmail.com

Samedi 09 mars

Réunion d'informations sur le PRA/OSIM organisée par le Collectif des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations de la région Nouvelle Aquitaine

Informations pratiques : 10-13h, visioconférence

Contact : cosim.aquitaine@gmail.com

Lundi 11 mars -vendredi 22 mars

Séances d'accompagnement individuel d'un projet de développement local, organisées par la Coordination d'appui aux projets de solidarité internationale pour le Congo

Informations pratiques : 20h30-22h30, visioconférence

Contact : Gaston MASSALA, 06 64 08 91 01

Samedi 16 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM - organisée par la Plateforme d'Associations Franco-Haïtiennes

Informations pratiques : 10h-17h, 14 rue Victor Hugo - 93500 PANTIN

Contact : contactpafha@gmail.com

Samedi 16 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM organisée par le Réseau des Associations Mauritaniennes en Europe

Informations pratiques : 10h-15h, visioconférence

Contact : Moussa DRAME, contact@le-rame.org

Dimanche 17 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM organisée par la Fédération des Associations Capverdiennes de France (FACF)

Information pratiques : 19h, visioconférence

Contact: contact.fac2016@gmail.com

Dimanche 17 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM organisée par le Conseil des Béninois de France (CBF)

Informations pratiques : 10h-13h, visioconférence

Contact : martialmehouloko@gmail.com; Jean_charles.ahomadegbe@yahoo.fr

ID de réunion: 827 7449 1956
Code secret: 01081960

Samedi 23 mars

Séance d'information en ligne organisée par le Comité de suivi du symposium sur les Sénégalais de l'extérieur (CSSSE)

Informations pratiques : 14h-17h, visioconférence

ID de réunion: 763 5886 6640
Code secret: FYPS5g

Contact : Moulaye Aidara, 06 03 37 77 52

Samedi 23 mars

Atelier collectif d'écriture d'un projet de développement local organisé par la Coordination d'appui aux projets de solidarité internationale pour le Congo

Informations pratiques : 18h30-21h00, visioconférence

Contact : Gaston MASSALA, 06 64 08 91 01

Samedi 23 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM organisée par le Haut Conseils des Maliens de France

Informations pratiques : 10h-17h, Bourse de Travail de Paris 3 rue de Château d’eau, Métro République
Salle Louise Michel

Dimanche 24 mars

Réunion d'information sur les dispositifs de co-financement, organisée par la Coordination des associations guinéennes de France

Informations pratiques : 14-17h, visioconférence

Contact : Tahirou BAH, 06 60 50 62 83

Dimanche 24 mars

Atelier d'écriture organisé par le Conseil des Béninois de France (CBF)

Informations pratiques : 10h-18h, visioconférence

Contact : martialmehouloko@gmail.com; Jean_charles.ahomadegbe@yahoo.fr

ID de réunion: 827 7449 1956
Code secret: 01081960

Dimanche 24 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM - organisée par le Réseau des Associations Mauritaniennes en Europe

Informations pratiques : 10h-15h, visioconférence

Contact : Moussa DRAME, contact@le-rame.org

Lundi 25 mars au 05 avril

Séances d'accompagnement individuel d'un projet de développement local organisées par la Coordination d'appui aux projets de solidarité internationale pour le Congo

Informations pratiques : 20h30-22h30, visioconférence

Contact : Gaston MASSALA, 06 64 08 91 01

Lundi 25 mars

Réunion d'information sur le PRA/OSIM organisée par le Collectif des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations de Rhône-Alpes (COSIM Rhône-Alpes)

Informations pratiques : 19h00-19h45, visioconférence

Contact : contact@cosim-ara.fr

Mercredi 27 mars

Réunion d'information sur le PRA/OSIM organisée par la Plateforme d'Associations Franco-Haïtiennes

Informations pratiques : de 18h30- 20h30, visioconférence ZOOM

ID de réunion: 827 23746932
Code secret: 834798

Vendredi 29 mars

Séances d'accompagnement individualisées pour les porteurs de projets - organisées par le Réseau des Associations Mauritaniennes en Europe

Informations pratiques : 14h, visioconférence

Contact : Moussa DRAME, contact@le-rame.org

Samedi 30 mars

Réunion d'information sur le PRA/OSIM organisée par le Réseau des associations pour le développement du bassin du fleuve Sénégal (RADBFS)

Informations pratiques : de 09h00-16h00, Bourse de Travail de Saint Denis, 9-11 rue Génin 93200

Contact : radbfs@gmail.com

Samedi 30 mars

Atelier d'écriture de projet -partie 1, organisé par le Femmes et contributions au développement (FECODEV)

Informations pratiques : de 14h00-16h00, visioconférence

Contact : fecodev@gmail.com

Avec le soutien de l’Agence Française de Développement et en partenariat avec le Réseau des Associations Mauritaniennes en Europe (RAME), le FORIM organise le 15 février 2024 à Nouakchott une rencontre en présence des représentant.e.s des institutions mauritaniennes, de la société civile internationale et mauritanienne et d'autres acteur.rice.s engagé.e.s dans le co-développement en Mauritanie.

La participation à cette rencontre est ouverte aux membres de la société civile et des institutions mauritaniennes et/ou œuvrant en Mauritanie. L’inscription est obligatoire. Pour confirmer votre participation, veuillez remplir le formulaire ci-dessous.

A l’occasion du début de l’examen au Sénat du projet de loi « pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration », le FORIM a participé le 6 novembre 2023 à plusieurs évènements de sensibilisation de plaidoyer aux cotés des organisations réunies autour de Vox Public pour contester ce texte juridique.

Dans la matinée, une conférence de presse a réuni une cinquantaine de représentant.e.s issues de la société civile engagé.e.s en faveur des droits des migrant.e.s pour débattre autour de l’actualité juridique. La conférence de presse a permis de mettre en avant la parole des personnes migrantes directement concernées par ce projet de loi (collectifs de sans-papiers, associations de réfugié.e.s et d’exilé.e.s) dont la voix reste peu audible dans le débat public. Un communiqué de presse a été coconstruit par les organisations signataires, parmi lesquelles le FORIM, pour contester ce projet de loi qui met en péril les droits des personnes migrantes.

Afin que la contestation soit visible par les sénateur.ice.s décisionnaires sur l’adoption de ce projet de loi, un rassemblement a été organisé devant le Sénat à la suite de la conférence de presse, en présence d’élu.e.s également opposé.e.s à cette évolution juridique.

Par ces actions de sensibilisation et de plaidoyer, le FORIM souhaite faire entendre la voix des diasporas qui s’opposent à l’adoption de ce projet de loi. Celui-ci marque une nette régression pour les droits des personnes migrantes, notamment en matière d’accès aux soins de base et aux droits fondamentaux. Une note de positionnement précise les principaux axes du refus du FORIM de ce texte de loi, notamment en raison de l’instabilité des conditions de travail et des inégalités d’accès aux droits qu’il génère, ainsi que la déshumanisation de la politique de coopération internationale qu’il consacre.

Ainsi, le FORIM s’allie aux membres de la société civile pour défendre un autre regard sur la migration, actuellement minoritaire dans le débat public, en vue de construire une société plus égalitaire et respectueuse de toutes ses composantes, sans discrimination liée à l’origine ou la nationalité.

« L’histoire personnelle de la migration de chacun et chacune fait partie de l’histoire globale des migrations ». C’est l’une des phrases marquantes que nous pouvons retenir de l’atelier d’échange mené par le FORIM et le REF – Réseau Euromed France lors de la rencontre annuelle du projet «  Place aux Jeunes ! » qui s’est tenue le 28 septembre dernier. L’atelier avait pour thématique « la transmission intergénérationnelle de l’histoire migratoire dans les organisations diasporiques ». La question au cœur de l’échange était : comment déconstruire les préjugés liés aux engagements des jeunes et qui limitent la transmission dans les organisations des diasporas ? L’objectif, par des témoignages regards-croisés, était de décrypter et valoriser les pratiques des OSIM dans la transmission des mémoires diasporiques, mais aussi dans l’intégration des jeunes dans leurs structures.

Trois jeunes l’association Nostalgia du Cabo-Verde (NDCV) et de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), membres du réseau FORIM, ont partagé les origines de leurs engagements ici et là-bas. Des similitudes n’ont pas tardé à apparaitre dans leurs discours, que ce soit l’envie de retrouver un sentiment de communauté auprès de jeunes aux parcours proches, le souhait d’aider des compatriotes dans les démarches d’insertion, de garder contact avec le là-bas, ou encore la persévérance à garder le lien avec l’histoire et les souvenirs de leurs parents. 

Témoignages de jeunes engagé.e.s

Pour Emilie, seule enfant de sa famille née en France, l’île lui était familière du fait des voyages effectués en vacances. Mais elle cherchait désormais à connaitre les opportunités, notamment de travail, présentes sur l’île. Le chantier jeunesse (financé par le dispositif JSI VVSI du Fonjep et parrainé par la Fédération Des Associations Capverdiennes De France – FACF et le FORIM) auquel elle a participé avec 9 autres jeunes capverdiens lui a permis de découvrir une autre facette de son pays. Le groupe avait pour objectif d’identifier les opportunités d’emplois et d’études supérieures au Cap Vert et d’échanger avec les différents acteurs du monde de l’insertion professionnelle. Ils et elles ont eu l’opportunité de rencontrer des ministres mais surtout d’organiser l’événement phare de l’association NDCV, le salon « Croyez en vous », sur le sol capverdien. Cet événement a clôturé leur séjour dont ils reviennent tous et toutes changé.e.s et grandi.e.s personnellement et professionnellement. Le Cap-Vert fait désormais partie de leurs possibilités d’avenir et ils souhaitent continuer à y apporter leur contribution. La transmission reste au cœur de leur approche : après avoir été accueillis dans la famille NDCV par les « anciens » (membres fondateurs ayant créé l’association en 2015, dans leurs vingtaines), ils envisagent actuellement d’accompagner de nouveaux jeunes à réaliser des chantiers similaires et pérenniser le projet.

La « double absence1 » C’est un sentiment décrit par Gada, jeune étudiante arrivée en France en 2020 depuis la Tunisie, œuvrant au sein de la FTCR, qui représente bien la position des diasporas. « On n’est pas ici et on n’est pas là-bas ». Elle a cherché à combler cela par une double présence ici et là-bas. Face aux difficultés administratives qu’elle avait elle-même rencontré, elle a décidé d’accompagner ses compatriotes dans la même situation. Ces missions d’assistance linguistique, d’aide juridique et aux procédures, lui permettent de concrétiser son engagement dans le double espace.

« Les jeunes nous rejoignent avec plaisir car nous sommes une famille » présente Virginie, qui approchant de la quarantaine s’est rendu au Cap-Vert pour la première fois avec sa fille, cet été. Impliquée au sein de NDCV, elle a présenté l’exemple de l’association qui a réussi à se renouveler au fil des années. L’association fut créée en 2005, par un groupe d’amis souhaitant valoriser la culture capverdienne. Grâce à des thématiques intéressant les jeunes, tels que le théâtre, la danse, la musique, et leur salon professionnel organisé maintenant à 3 reprises, l’association a réussis à capter un vivier de jeunes qui auparavant disparaissaient du monde associatif à partir des études secondaires. Les « jeunes » de l’époque sont maintenant les « anciens » qui continuent à transmettre l’histoire du Cap Vert aux nouvelles générations, les aident à connaitre le pays, connaitre la langue et découvrir le potentiel de l’île.

Les mots du CSSSE ont résumé l’importance pour les jeunes des diasporas de s’approprier l’histoire de France à laquelle leurs anciens ont contribués. A travers des visites de Devoir de Mémoire au Panthéon et à la Cité de l’Immigration, il était important pour l’association de montrer la diversité de différents parcours migratoires, les migrations d’hier et celles d’aujourd’hui, et les richesses de leur pays d’accueil et d’origine. « Les jeunes nés en France doivent s’approprier une histoire de France qui leur appartient et les concerne car leurs ancêtres ont parfois beaucoup donné pour le pays ». Les participants des visites se sont interrogés sur le silence de leurs parents quant à leurs parcours migratoires. « Nos parents gardent toujours des séquelles d’avoir quitté leurs pays », précise Virginie de la NDCV durant l’atelier, expliquant peut-être ces silences. De leur côté, les jeunes Capverdiens côtoyant la nostalgie de leurs parents, concluent avec ces mots : « Nos parents nous disaient que le pays leur manquait, nous sommes allés voir pourquoi et maintenant nous comprenons ». 

Ces différents témoignages et l’ensemble des échanges de cette journée, on permit de comprendre les dynamiques d’engagement des jeunes et les moyens pour les associations d’encourager et d’accompagner ces engagements. 

Les exemples d’intégration des jeunes, de considération de leurs attentes et compétences, de soutien dans leurs projets, tels que l’ont fait la FACF et NDCV, sont des exemples qui peuvent inspirer d’autres diasporas.

Le FORIM est membre du consortium du projet « Place aux Jeunes ! » qui vise à renforcer et transversaliser la place des jeunes dans les organisations de solidarité internationale. Le projet porté est par Engagé.e.s & Déterminé.e.s et financé par l’Agence française de développement.

1(2000). Sayad Abdelmalek, La double absence. Des illusions de l'émigré aux souffrances de l'immigré, Paris, Le Seuil, coll. "Liber", 1999. Politix, 49, 163-169. https://doi.org/10.3406/polix.2000.2142

Les diasporas, par leur double appartenance socio-culturelle aux pays de résidence et aux pays d’origine, sont au cœur des tensions actuellement observées entre la France et certains pays du Sahel.

Dans ce contexte, et parce que leur pleine appartenance au double espace doit être affirmée, les diasporas réunies autour du FORIM, réseau des diasporas solidaires, souhaitent porter un message clair et simple : promouvoir la culture de paix et maintenir des relations transnationales entre les pays.

Impulsées par cette dégradation des relations diplomatiques entre la France et certains États sahéliens, deux soirées-débats organisées par le FORIM en février et septembre 2023 ont permis aux membres mobilisés sur cette thématique de dégager des principes fondamentaux qui font consensus en temps de crise politique ou institutionnelle, quelle que soit la région du monde concernée :

Ces soirées-débats organisées par le FORIM ont vocation à être poursuives afin de proposer un espace d'échange et de partage d’expériences ouvert entre les diasporas mobilisées ici et là-bas en faveur de la coopération internationale et la défense des droits des personnes issues des migrations, malgré les crises que les pays d'origine de celles-ci connaissent actuellement.

En réaction à la dégradation des relations diplomatiques entre la France et leur pays d’origine, les diasporas burkinabé et nigérienne se sont fortement mobilisées au cours de ces derniers mois.

Le Conseil des Nigériens de France (CONIF) a pris position en faveur de l’unité au sein de la diaspora nigérienne et de la solidarité envers le peuple nigérien. Parmi ses initiatives, une rencontre réunissant une centaine de membres de la diaspora nigérienne et des journalistes a été organisée par le CONIF à Bobigny en août dernier, ainsi qu’une manifestation à Paris le 9 septembre en soutien au peuple nigérien.

Manifestation du 9 septembre en soutien au peuple nigérien

La situation des étudiant.e.s du Niger et du Burkina Faso, victimes collatérales de ces tensions politiques, a fait l’objet d’une mobilisation particulière par les organisations diasporiques membres du FORIM, le CONIF et l'Union des Associations Burkinabé de France (UABF). Par l’intermédiaire du FORIM, des rencontres institutionnelles ont été organisées entre ces associations et les pôles Afrique et Éducation de la direction générale de la mondialisation, de la culture, de l'enseignement et du développement international du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE).

Ces rencontres ont permis aux associations diasporiques d’alerter les pouvoirs publics sur la situation de centaines d’étudiant.e.s bloqué.e.s dans leurs pays d’origine dans l’attente de la délivrance de leurs visas. Les diasporas se sont ainsi portées relai des besoins et des demandes des membres de la société civile des pays d’origine afin de sensibiliser les autorités françaises sur leur situation.

L’UABF a répondu à l’appel d’une centaine d’étudiant.e.s bloqué.e.s au Burkina Faso qui se sont regroupé.e.s au sein d’un collectif pour alerter sur la nécessité de maintenir des services consulaires. Dans les mots de Moussa Konaté, Président de l’UABF, « la situation est compliquée pour tout le monde, mais celle des étudiants est particulièrement dramatique. Au Burkina, il y a actuellement 140 étudiants bloqués qui n’arrivent pas à obtenir de visa pour rejoindre leurs universités en France. Certains ont même leurs passeports bloqués à l’ambassade de France, puisque cette dernière est fermée. Lors de notre rencontre avec les représentants du MEAE, nous avons suggéré de faciliter le traitement des demandes de visa étudiant au Togo ou au Bénin. Nous attendons un retour concernant cette proposition. »

Les espoirs des diasporas se cristallisent ainsi autour du positionnement attendu des autorités françaises sur ces questions et poursuivent en ce sens le dialogue institutionnel en faveur du déblocage de ces situations individuelles problématiques qui frappent de plein fouet les jeunesses, pourtant si importantes pour l’avenir des pays. Ainsi, le FORIM tient de nouveau à rappeler son soutien aux diasporas qui se mobilisent pour maintenir le dialogue entre les autorités d’ici et de là-bas, dans leur rôle d’ambassadeurs alternatifs de la coopération internationale et du dialogue social entre les populations civiles.

Dans une tribune publiée sur le site Médiapart le 25 août dernier, le FORIM a appelé à la préservation de la paix et au maintien des relations transnationales afin de garantir les droits des populations civiles. Le FORIM appelle les diasporas de tous les continents à rester unies et engagées en faveur de la solidarité internationale malgré le contexte politique actuel qui rend de plus en plus difficile leurs actions et la réalisation de leurs projets en faveur des objectifs de développement durable.

Avec le soutien principal de l'Agence française de Développement

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