FORIM

Deux jours avant le premier tour des élections législatives anticipées du 30 juin 2024, l’Association des Marocains en France (AMF), membre du FORIM, a organisé une mobilisation citoyenne dans le but d’inciter les électeurs et électrices de Saint-Denis à aller voter. Nous sommes allé.e.s à leur rencontre.

La Seine Saint-Denis est l’un des départements où les Français et Françaises votent le moins, il y a alors un vrai enjeu de sensibilisation. Initiative impulsée par Souad Frikech, Secrétaire générale de l’AMF et accompagnée par les jeunes de son association, ils et elles sont allé.e.s au marché de Saint-Denis pour tracter, échanger avec les Dionysiens et Dionysiennes et les convaincre d’aller voter.

L’objectif également était d’impliquer les jeunes stagiaires de l’association dans leur première mobilisation citoyenne en leur expliquant l’importance de ces élections. Une première réussie pour Ibrahim, jeune stagiaire de troisième, qui a compris l’importance de cette période électorale « le vote c’est important, c’est pour qu’on nous entende ».


Le FORIM mène une campagne sur les réseaux sociaux afin d’inciter les citoyens et citoyennes à se rendre aux urnes, à retrouver sur Instagram, LinkedIn ou Facebook.

De plus, le FORIM et ses membres se sont mobilisé.e.s pour écrire une tribune afin de faire barrage à l’extrême droite. Elle est à retrouver ici.

Pour plus d’informations sur l’Association des Marocains en France (AMF), c’est par ici.

[A la veille des élections européennes de 2024, les jeunes du FORIM souhaitent délivrer un message fort aux jeunes des diasporas afin de leur rappeler le rôle clé qu’ils et elles jouent pour bâtir ensemble le monde de demain.

Dans ce contexte électoral, les jeunes du FORIM souhaitent souligner l’importance de l’engagement de ces jeunesses, visages actuels de la société française.]

Le 9 juin 2024, nous serons appelé.e.s à élire les député.e.s qui siègeront au parlement européen pour éditer les lois qui s’appliqueront aux 27 Etats de l’Union Européenne.

Nous, jeunes issu.e.s des migrations, sommes particulièrement exposé.e.s à des difficultés liées à la fois à notre statut socio-économique (précarisation des conditions de vie, difficultés d’insertion professionnelle) et aux représentations collectives (stéréotypes, instrumentalisation dans les médias et absence de représentation politique).

Une partie des jeunesses, du fait, entre autres, du manque d’informations, de l’incompréhension des institutions et l’absence de représentativité se désintéressent des échéances électorales. Notre abstention reste encore trop importante alors même que les enjeux en question nous concernent.

Sommes-nous désintéressé.e.s ? Egoïstes ?

Non, bien au contraire.

Nous participons activement à la vie de la société et nous contribuons à l’intérêt général via différentes formes d’engagement citoyen : nous sommes bénévoles dans des associations, nous portons nos messages sur les réseaux sociaux, nous sommes présent.e.s lors des mobilisations de rue, nous nous engageons dans des causes qui nous tiennent à cœur.

Notre engagement citoyen s’illustre en particulier sur les thématiques qui nous préoccupent pour l’avenir de nos sociétés : lutte contre le changement climatique, combat pour plus de justice sociale, promotion de la paix et de l’égalité de genre.

Nous sommes particulièrement fier.e.s de l’engagement des femmes issues des diasporas qui, malgré l’ensemble des violences structurelles et intersectionnelles qui pèsent sur elles dès le plus jeune âge, se mobilisent au quotidien pour briser le plafond de verre qui les empêche de réaliser pleinement leur potentiel de réussite.

Ces engagements, par leur pluralité incarnent notre diversité et contribuent à construire le monde de demain.

Nous le voyons à travers les luttes portées par les jeunes pour le climat, contre les discriminations, pour davantage de justice sociale, qui ont porté leurs fruits, comme ça a été le cas, par exemple, pour les jeunes impliqué.e.s dans la convention citoyenne pour le climat.

Nous, jeunes issu.es des migrations, nous sommes le trait d’union entre nos aîné.e.s qui ont quitté leur pays d’origine et la société d’accueil dans laquelle nous vivons et à laquelle nous appartenons. Notre double culture, nos trajectoires familiales et nos identités plurielles ne sont pas des obstacles à l’intégration mais sont au contraire vectrices d’enrichissement mutuel et de développement pour les sociétés européennes dont l’avenir se joue dès maintenant.

Par nos actions, nous construisons un avenir que l’on rêve plus égalitaire pour nous et pour les futures générations. Beaucoup de formes d’engagement sont possibles : poursuivre la lutte pour l’égalité et la dignité (initiée par les personnes migrantes dès les années 1960 pour obtenir la reconnaissance de leurs droits fondamentaux), sensibiliser notre entourage sur les enjeux qui nous concernent autour d’un café ou sur les réseaux sociaux, mettre notre bulletin dans l’urne…

Toutes ces formes d’engagement méritent d’être reconnues et défendues pour l’impact qu’elles ont à leur échelle et la pierre qu’elles apportent à l’édifice.

Jeunes des diasporas, nous ne sommes pas que le futur de nos sociétés, nous en sommes le présent !

Poursuivons nos engagements citoyens pour que chacun.ne puisse trouver sa place et s’épanouir dans notre société !

Mobilisons-nous pour donner vie aux valeurs de paix, de solidarité et de dialogue entre les peuples qui sont au cœur du projet démocratique européen ! 

Le 9 juin 2024, rendons-nous aux urnes pour les Européennes et décidons des politiques de demain !

Le FORIM et sa Commission Jeunesse

Les élections européennes constituent un temps fort de l’agenda politique et une opportunité pour les diasporas de faire entendre leur voix et leurs revendications de plaidoyer. Alors que la question migratoire polarise le débat politique, il est de la responsabilité des diasporas de prendre la parole pour défendre un narratif positif sur les migrations.  

Des décisions politiques importantes ayant un impact direct sur les populations migrantes sont prises à l’échelle européenne (pacte asile et immigration 2024), ce qui constitue un enjeu majeur pour les diasporas engagées en faveur de politiques migratoires plus inclusives et respectueuses des droits des personnes migrantes.   

Citoyenneté, dialogue intergénérationnel et représentation 

C’est dans ce contexte, que le FORIM a lancé une campagne sur le droit de vote des diasporas à l’occasion des élections européennes 2024. Cette campagne, conçue par les membres de la Commission Jeunesse du réseau, propose de sensibiliser le grand public aux questions d’accès au droit de vote pour toutes et tous, et d’encourager le vote durant les élections européennes notamment le vote des jeunes et des femmes des diasporas.

Ainsi, depuis le 9 mai, Journée de l’Europe, et jusqu’au 9 juin, jour des élections, différentes publications (vidéos, posts, tribune) auront lieu sur les réseaux sociaux du FORIM avec l’ambition de :

  1. Mettre en lumière l’impact des élections européennes sur les politiques migratoires ;
  2. Inciter la mobilisation effective du public visé, c’est à dire les diasporas notamment les personnes éloignées de la participation citoyenne ;
  3. Diffuser les revendications du FORIM en faveur de la reconnaissance de la citoyenneté de résidence, de l’accès a droit de vote à toutes et tous et encourager la solidarité intergénérationnelle entre les diasporas sur les questions de droits à l’expression politique;

En rappelant les batailles menées par les femmes et les hommes depuis le début du dernier siècle pour garantir le droit de vote des personnes étrangères en France, ainsi que la place de l’Europe dans la législation appliquée dans les États membres, y compris dans les domaines de la coopération, de l’environnement ou de la migration, les jeunes du réseau du FORIM incitent le grand public, migrants, migrantes, de toutes les générations à exercer leur droit de vote et faire entendre leur voix.

#européennes #citoyennetéderésidence #égalitédesdroits  #votedesdiasporas

France Volontaires et le FORIM partagent des espaces d’actions communs, notamment la promotion des échanges, et de la tolérance et d’ouverture sur le monde. Elles partagent également les valeurs d’engagement sur le double espace, de renforcement de la mobilité et de valorisation de l’expertise des diasporas. 

France Volontaire, qui propose des missions de volontariat en France et à l’Etranger, est dans une optique d’accroitre les mobilités croisées et de promouvoir la réciprocité dans les dispositifs d’engagement: « Dans un monde où le vivre ensemble est un défi pour toutes les sociétés, le développement des mobilités croisées et la réciprocité des engagements est une nécessité ».  

C’est dans ce cadre de souhait de diversification des publics engagés au sein des dispositifs de volontariat, que le FORIM et France Volontaire ont signé une convention de partenariat le 18 avril 2024. Ce partenariat vise à améliorer la connaissance réciproque des deux structures et à initier des premières actions de collaboration.  

Ainsi, il sera question de développer le soutien des espaces Volontariats des actions réalisées dans les pays d’origine, de renforcer la connaissance des équipes et des membres des dispositifs de volontariat, de participer à une étude concernant la place des diasporas et des enjeux liés aux migrations dans les dynamiques de volontariat et développer des actions de communication en commun.  

Une première action concrète a eu lieu par la participation de France Volontaires au séminaire interne durant l’atelier dédié à la mobilisation de la ressource humaine.  

Ce partenariat permettra aux membres du FORIM de mieux connaitre les dispositifs de volontariat, de les mobiliser dans leurs organisations, et ainsi pallier au manque de ressources humaines qui impacte la réalisation de leurs activités. Cela permettra au réseau FORIM d’avoir sa place dans le milieu du volontariat, de montrer la pertinence de mobiliser d’autres publics à l’engagement et le rôle que le réseau peut avoir pour les identifier. 

« L’histoire personnelle de la migration de chacun et chacune fait partie de l’histoire globale des migrations ». C’est l’une des phrases marquantes que nous pouvons retenir de l’atelier d’échange mené par le FORIM et le REF – Réseau Euromed France lors de la rencontre annuelle du projet «  Place aux Jeunes ! » qui s’est tenue le 28 septembre dernier. L’atelier avait pour thématique « la transmission intergénérationnelle de l’histoire migratoire dans les organisations diasporiques ». La question au cœur de l’échange était : comment déconstruire les préjugés liés aux engagements des jeunes et qui limitent la transmission dans les organisations des diasporas ? L’objectif, par des témoignages regards-croisés, était de décrypter et valoriser les pratiques des OSIM dans la transmission des mémoires diasporiques, mais aussi dans l’intégration des jeunes dans leurs structures.

Trois jeunes l’association Nostalgia du Cabo-Verde (NDCV) et de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), membres du réseau FORIM, ont partagé les origines de leurs engagements ici et là-bas. Des similitudes n’ont pas tardé à apparaitre dans leurs discours, que ce soit l’envie de retrouver un sentiment de communauté auprès de jeunes aux parcours proches, le souhait d’aider des compatriotes dans les démarches d’insertion, de garder contact avec le là-bas, ou encore la persévérance à garder le lien avec l’histoire et les souvenirs de leurs parents. 

Témoignages de jeunes engagé.e.s

Pour Emilie, seule enfant de sa famille née en France, l’île lui était familière du fait des voyages effectués en vacances. Mais elle cherchait désormais à connaitre les opportunités, notamment de travail, présentes sur l’île. Le chantier jeunesse (financé par le dispositif JSI VVSI du Fonjep et parrainé par la Fédération Des Associations Capverdiennes De France – FACF et le FORIM) auquel elle a participé avec 9 autres jeunes capverdiens lui a permis de découvrir une autre facette de son pays. Le groupe avait pour objectif d’identifier les opportunités d’emplois et d’études supérieures au Cap Vert et d’échanger avec les différents acteurs du monde de l’insertion professionnelle. Ils et elles ont eu l’opportunité de rencontrer des ministres mais surtout d’organiser l’événement phare de l’association NDCV, le salon « Croyez en vous », sur le sol capverdien. Cet événement a clôturé leur séjour dont ils reviennent tous et toutes changé.e.s et grandi.e.s personnellement et professionnellement. Le Cap-Vert fait désormais partie de leurs possibilités d’avenir et ils souhaitent continuer à y apporter leur contribution. La transmission reste au cœur de leur approche : après avoir été accueillis dans la famille NDCV par les « anciens » (membres fondateurs ayant créé l’association en 2015, dans leurs vingtaines), ils envisagent actuellement d’accompagner de nouveaux jeunes à réaliser des chantiers similaires et pérenniser le projet.

La « double absence1 » C’est un sentiment décrit par Gada, jeune étudiante arrivée en France en 2020 depuis la Tunisie, œuvrant au sein de la FTCR, qui représente bien la position des diasporas. « On n’est pas ici et on n’est pas là-bas ». Elle a cherché à combler cela par une double présence ici et là-bas. Face aux difficultés administratives qu’elle avait elle-même rencontré, elle a décidé d’accompagner ses compatriotes dans la même situation. Ces missions d’assistance linguistique, d’aide juridique et aux procédures, lui permettent de concrétiser son engagement dans le double espace.

« Les jeunes nous rejoignent avec plaisir car nous sommes une famille » présente Virginie, qui approchant de la quarantaine s’est rendu au Cap-Vert pour la première fois avec sa fille, cet été. Impliquée au sein de NDCV, elle a présenté l’exemple de l’association qui a réussi à se renouveler au fil des années. L’association fut créée en 2005, par un groupe d’amis souhaitant valoriser la culture capverdienne. Grâce à des thématiques intéressant les jeunes, tels que le théâtre, la danse, la musique, et leur salon professionnel organisé maintenant à 3 reprises, l’association a réussis à capter un vivier de jeunes qui auparavant disparaissaient du monde associatif à partir des études secondaires. Les « jeunes » de l’époque sont maintenant les « anciens » qui continuent à transmettre l’histoire du Cap Vert aux nouvelles générations, les aident à connaitre le pays, connaitre la langue et découvrir le potentiel de l’île.

Les mots du CSSSE ont résumé l’importance pour les jeunes des diasporas de s’approprier l’histoire de France à laquelle leurs anciens ont contribués. A travers des visites de Devoir de Mémoire au Panthéon et à la Cité de l’Immigration, il était important pour l’association de montrer la diversité de différents parcours migratoires, les migrations d’hier et celles d’aujourd’hui, et les richesses de leur pays d’accueil et d’origine. « Les jeunes nés en France doivent s’approprier une histoire de France qui leur appartient et les concerne car leurs ancêtres ont parfois beaucoup donné pour le pays ». Les participants des visites se sont interrogés sur le silence de leurs parents quant à leurs parcours migratoires. « Nos parents gardent toujours des séquelles d’avoir quitté leurs pays », précise Virginie de la NDCV durant l’atelier, expliquant peut-être ces silences. De leur côté, les jeunes Capverdiens côtoyant la nostalgie de leurs parents, concluent avec ces mots : « Nos parents nous disaient que le pays leur manquait, nous sommes allés voir pourquoi et maintenant nous comprenons ». 

Ces différents témoignages et l’ensemble des échanges de cette journée, on permit de comprendre les dynamiques d’engagement des jeunes et les moyens pour les associations d’encourager et d’accompagner ces engagements. 

Les exemples d’intégration des jeunes, de considération de leurs attentes et compétences, de soutien dans leurs projets, tels que l’ont fait la FACF et NDCV, sont des exemples qui peuvent inspirer d’autres diasporas.

Le FORIM est membre du consortium du projet « Place aux Jeunes ! » qui vise à renforcer et transversaliser la place des jeunes dans les organisations de solidarité internationale. Le projet porté est par Engagé.e.s & Déterminé.e.s et financé par l’Agence française de développement.

1(2000). Sayad Abdelmalek, La double absence. Des illusions de l'émigré aux souffrances de l'immigré, Paris, Le Seuil, coll. "Liber", 1999. Politix, 49, 163-169. https://doi.org/10.3406/polix.2000.2142

Le FORIM a été à la rencontre de France Volontaire, la plateforme française du volontariat international d’échange et de solidarité. Jusqu’alors association et tout récemment transformé en Groupement d’intérêt public (GIP), elle réunit l’Etat, des collectivités territoriales et des associations autour d’une mission d’intérêt général : le développement et la promotion du volontariat international d’échange et de solidarité.

Les échanges ont permis notamment de partager l’importance du sujet de la mobilité notamment des jeunes générations dans le double-espace pour renforcer le bien-vivre ensemble et l’esprit de solidarité internationale. Les deux organisations ont manifesté leur volonté de formaliser leur collaboration à travers une future convention et de la renforcer via la réalisation d’actions concrètes qui pourraient se mettre en place dès le premier trimestre 2023. Ces actions devront s’inscrire dans la stratégie jeunesse du FORIM en cours de redéfinition.  

L'événement "Croyez-en vous" a été organisé par l'association Nostalgia Di Cabo Verde, membre de la Fédération des Associations Capverdiennes de France - FACF et du FORIM, afin de récompenser et de valoriser les jeunes diplômé.e.s des quartiers de Saint Denis. 

Après une 1ère édition à succès en 2021, cette 2ème avait comme volonté d'encourager la dynamique de la communauté capverdienne à Saint Denis, notamment via la cérémonie de remise de diplôme de différents profils (Bac à Bac+8) en gage de reconnaissance et valorisation de leur parcours souvent victime de préjugés. 

Ce "Weekend de l’insertion professionnelle" des capverdien(ne)s de France, a été l'occasion d'acquérir de nouvelles compétences dans la gestion de projet, et une réelle opportunité de créer des passerelles pour la jeunesse vers des différentes aspirations socio-professionnelles et parcours métiers via différents intervenants.

Le FORIM, en tant que réseau des diasporas solidaires, a pu participer au co-financement de l'événement dans le cadre du "coup de pouce", un dispositif d'appui financier réservé à ses membres pour soutenir leurs activités de valorisation de la diaspora en France.

Avec le soutien principal de l'Agence française de Développement

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