A l'occasion de la Journée Internationale des Migrant.e.s 2020, le Forum des Organisations de Solidarité Internationale Issues des Migrations (FORIM) et ses diasporas membres de la plateforme vous donnent rendez-vous le 18 décembre pour une journée de réflexion et de mobilisation sur la thématique de la résilience des personnes migrantes face aux crises sanitaires.
Chaque année depuis 2010, à l’occasion de la Journée Internationale des Migrant.es (18 décembre), le FORIM et ses membres ouvrent un débat public sur l’une des questions stratégiques auxquelles doivent faire face les diasporas et les organisations de solidarité internationale issues des Migrations.
Dans cette époque traversée par des bouleversements profonds - crises sanitaires, sociales et climatiques – la thématique des résiliences des personnes migrantes seront au cœur de ce temps fort de valorisation des actions diasporiques.
Afin de respecter les consignes de sécurité liées à la crise sanitaire, la Journée Internationale des Migrant.e.s 2020 se transforme !
Alors que cet temps fort de l'année est caractérisé par la beauté et la richesse du lien social et humain, le moment de partage festif des diasporas engagées dans la solidarité internationale, le FORIM souhaite proposer pour sa 6ème édition un format qui permettra à son réseau de ne pas rater cette occasion riche en échanges professionnels et humains, tout en restant à l'abri chez soi.
C'est aussi pour notre plateforme de faire de toute crise une opportunité, pour grandir et faire œuvre de résilience ensemble.
Pour la première fois, toutes les personnes et associations issues des migrations en France et dans le monde, les partenaires et associations locales dans les pays d'origine, ainsi que toute personne s'intéressant aux actions diasporiques, pourront assister à cet évènement.
Chaque participant.e aura le choix de s'inscrire à la totalité de l'événement, soit participer aux débats d'intérêt. afin de rendre agréable la participation à cette journée digitale, il sera également possible d'aller à la rencontre des autres personnes participantes, des membres du FORIM, des acteurs et actrices de la solidarité internationale ainsi que des partenaires.
Pour terminer, une salle de cinéma virtuelle est mise à disposition exceptionnellement pour les participant.es, afin de regarder ensemble l'avant première d'un film proposé par un des partenaire du FORIM.
Inscription obligatoire et gratuite : Journée Internationale des migrant.e.s
Les organisations participantes au sein du FORIM à ce projet sont : COSIM Nouvelle Aquitaine, COSIM Normandie, COSIM Auvergne Rhône Alpes, COSIM Bretagne, Association des Marocains de France.
Le WEF est la rencontre d’éduc’ pop’ pour se former, (se) transformer, échanger et diversifier nos idées, partager nos expériences, tester nos outils, discuter nos méthodes. Le WEF propose de suivre 1 parcours découverte, approfondissement et analyse autour d’une thématique, un outil, une méthode d'ECS le samedi et 1 atelier le dimanche.
Dans ce contexte; le FORIM et ses membres animeront l'atelier participatif en ligne ": Migrations & Développement : Déconstruisons ensemble les idées reçues !", destiné au 28 participant.e.s du Programme ERAMSUS +, en s'appuyant sur la campagne 10 mythes.
Paris, 29 octobre 2020. Nous, représentants des diasporas installées en France, réunies au sein du Forum des Organisations de Solidarité Internationale Issues des Migrations (FORIM), prônons le développement de nos pays d’origine par la stabilité des institutions et les cadres constitutionnels nationaux. Issus de plus de 30 pays des Suds, nous revendiquons que seule la consolidation d’espaces démocratiques pourra créer les conditions nécessaires à l’apaisement des tensions et aux unités nationales.
En Guinée, la situation liée aux élections présidentielles du 18 octobre dernier, qui s’est dégradée tout au long de la semaine dernière, devient inquiétante. Les informations qui remontent, parcellaires, en raison notamment d’un fort ralentissement de la couverture internet par intermittence, révèlent un pays au bord de l’implosion, dont la sécurité de la population n’est plus assurée par les autorités, et qui se retrouve dans une situation de grande précarité.
Face à ce constat, la sortie de crise passera nécessairement par l’arrêt immédiat des violences étatiques contre les civils, ainsi que la cessation de l’usage répété par la police des tirs à balles réelles lors des rassemblements. Le Gouvernement guinéen doit protéger, et non entraver, les libertés fondamentales de son peuple, au premier rang desquelles la liberté d’expression et de manifestation des citoyens, ainsi que celle d’aller et venir librement dans le pays. En outre, le blocus militaire, conséquence du déploiement de l’armée nationale dans les quartiers et les grands axes des villes et du pays, crée de fait une situation d’embargo pour des populations qui ne sont pas en mesure de sortir de leur domicile.
Ce blocus engendre de grandes préoccupations sur le plan humanitaire : difficultés pour des millions de personnes de travailler, de s’approvisionner en eau et nourriture, d’accéder aux soins et à l’éducation, etc. Sans apaisement et ouverture, les conséquences vont vite s’avérer désastreuses.
La situation en Guinée n’est toutefois pas isolée : elle s’inscrit dans la volonté des peuples partout dans le monde, et notamment en Afrique, de réaliser pleinement leurs droits civils et politiques – le droit de critiquer les institutions, de vivre dans un régime politique de responsabilité, de transparence, et d’alternance. Portés par les plus jeunes d’entre nous, ces mouvements poussent nos élites à changer leurs modes de fonctionnement, et à accepter la pleine expression des divergences au sein des communautés nationales. Les crises électorales ne sont que le reflet du chemin qui reste à parcourir pour nos pays dans la constitution de réels Etats de droit, dans lesquels l’équilibre entre les pouvoirs est garanti. Nous sommes convaincus que l’essor de l’Afrique passera par la reprise en main, par les peuples africains, de leurs institutions politiques
D’autres pays ont récemment connu ou vont connaitre d’ici la fin de l’année des échéances électorales cruciales. Toutes les parties prenantes, société civile, gouvernements, commissions électorales, ont leur part à jouer dans la réussite des processus démocratiques. L’on pense évidemment à la Côte d’Ivoire, dont l’histoire récente nous invite à la plus grande vigilance.
En tant que représentants des diasporas, notre responsabilité est aussi engagée. De par notre appartenance à un double-espace, entre nos territoires d’accueil et d’origine, nous sommes des ponts naturels entre les pays, les citoyen.ne.s, les cultures. A nous d’assumer pleinement ce rôle, et de promouvoir un monde de liberté et de sécurité pour toutes et tous. Notre force est collective.
Mackendie Toupuissant
Président du Forum des Organisations de Solidarité Internationale Issues des Migrations (FORIM)
Abdoulaye Bah
Président de la Coordination des Associations Guinéennes de France
(CAGF)
En lien avec la présente tribune, voir la déclaration de Coordination SUD, (coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale) en soutien et solidarité avec les populations et la société civile.
Communiqué conjoint mission diplomatie préventive CEDEAO-UA-NU (27/10/2020)
Le Laos, un pays meurtri pendant de longues années
Le Laos, anciennement Royaume du Laos est, depuis le 2 décembre 1975, République démocratique populaire lao (ou du Laos).
Sans accès à la mer, il est entouré par la Chine, la Birmanie, la Thaïlande, le Vietnam et le Cambodge. Qualifié pendant longtemps pays enclavé ou confiné, le Laos est en passe de devenir un carrefour de connectivité des pays du Sud-Est Asiatique.
Peu cité pendant les guerres d'Indochine plus connues sous le nom de guerre du Vietnam, le Laos malgré son statut de neutralité, n'y a pas échappé. Il a été ainsi pris en tenaille par les belligérants qui s'y affrontent par factions laotiennes interposées.
Après les accords de paix de Paris entre le Nord-Vietnam et les Etats-Unis en 1973, le Laos a conclu en interne les accords de paix et de concorde nationale, tandis qu'au Cambodge et au Sud-Vietnam les communistes ont pris le pouvoir par les armes.
Malgré son statut de neutralité et sa renommée de peuple pacifique et insouciant, le Laos a subi de 1964 à 1972 des attaques aériennes de grande ampleur. Plus de 260 millions de bombes y ont été larguées, ce qui fait du Laos le pays à avoir été le plus bombardé de l'histoire par rapport à sa superficie. Plus que l'Allemagne et le Japon réunis, pendant la 2è Guerre mondiale. Triste record !
Quarante-huit ans après la fin de la guerre du Vietnam, les sous-munitions de bombes non explosées infectent encore les sols du Laos et causent toujours des accidents parmi la population, empêchant les paysans déjà pauvres de cultiver sereinement leurs terres.
Une ouverture progressive du pays sur son environnement asiatique et mondial
Malgré les accords de paix et de concorde nationale conclus en interne, le parti communiste laotien a pris seul le pouvoir en 1975, sans effusion de sang, par « la révolution de soie ». Mais la politique sectaire et répressive qui a suivi avec l'envoi de quelque 30 000 cadres civils et militaires dans des camps de rééducation, a provoqué l'exode massive de la population, 10% au total entre 1975 et 1987.
Après un changement de cap économique avec la réforme et l'ouverture opérées en 1986, le Laos est devenu membre de l'ASEAN (Association des Nations de l'Asie du Sud-Est) en 1997 et de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) en février 2013. Intégré à l'AEC (Communauté Economique de l'ASEAN) depuis sa création à la fin de 2015, le Laos vise à sortir du statut des PMA (Pays les moins avancés) au plus tard en 2024. Le Laos a aujourd’hui l'autosuffisance alimentaire et devient un petit exportateur de riz.
Comment le Laos va-t-il prendre en main sa destinée ?
La coexistence d'une économie de capitalisme d'Etat et d'un système politique particulièrement rigide est-elle viable à long terme ? Quelle place auront les Laotiens de la diaspora pour participer à la modernisation du pays ? Ce sont quelques réflexions que soulève Kham Vorapheth, un laotien de la diaspora, dans son livre paru en 2018 : « Le Laos contemporain – Parcours et perspectives d'une nation ».
D’abondantes ressources minières
Le Laos dispose d'abondantes ressources minérales dans son sous-sol or, étain, cuivre, plomb, fer, charbon, pierres précieuses... Mythe ou réalité, l'exploitation du sous-sol au Laos est un phénomène ancien. On connaît l'exploitation autochtone des minerais, l'exploitation coloniale des mines avec des espoirs déçus et des succès isolés. Toujours est-il que l'on observe de nos jours la ruée sur les concessions minières. L’exploitation des ressources minières, assurée principalement par des investissements directs étrangers, serait devenue un secteur essentiel de l'économie du Laos.
Les forêts ont été longtemps la richesse du pays
Mais la déforestation est un problème environnemental majeur au Laos, le pays perdant sa couverture forestière par des coupes aussi bien légales qu'illégales. La perte de surface forestière totale a été de 6,8% entre 1990 et 2005. Entre 1940 et 2000, la forêt est passée de 70% à 41% du territoire, et les forêts primaires ne représentent plus que 3% de la surface du pays.
En 2018, la population du Laos s'élève à 7,06 millions d'habitants selon les chiffres de la Banque Mondiale, répartis sur 236 000 km², soit une densité de population de 29,8 habitants par km². La croissance démographique est de 2,9% par an. 67% des habitants vivent dans les zones rurales. Ils vivent de l'agriculture, principalement de la culture du riz.
Selon les chiffres du PNUD (Programme des Nations-Unies pour le Développement) en 2018, l'espérance de vie est de 67 ans. Le taux d'alphabétisation en 2015 est de 85%.
Cette population est composée de 68 ethnies selon les ethnologues (47 répertoriées par le Front lao d'édification nationale), réparties en quatre grandes familles linguistiques principales. Les Lao dont la langue maternelle est langue officielle du Laos, représentent selon les sources entre 55% à 68% de la population totale.
La majorité des Lao d'origine vivent aujourd'hui dans les provinces du Nord-Est de Thaïlande (autrefois territoire laotien). Représentant sept fois la population actuelle du Laos, ils perpétuent et développent leur culture traditionnelle.
Très faible impact de la pandémie du COVID 19 au LAOS
Chiffres clés et faits marquants : Date d'arrivée de la pandémie au Laos : 24 mars 2020
Au 24 septembre 2020 : Cas confirmés : 23 ; Cas suspects[1] : 318 ; Guéris : 22 ; Décès : 0
23 cas seulement de COVID19 ?
Les raisons avancées pour expliquer le faible nombre de cas de contamination au Laos sont d’abord d’ordres géographique et culturel.
Peu peuplé avec un territoire relativement vaste, la densité du Laos n’est que de 29,8 habitants au km². Cette faible densité diminue de fait la propagation du virus. Ensuite, les populations touchées sont jeunes, entre 18 et 55 ans avec une moyenne d’âge de 31 ans. Encore dans la force de l’âge et n’étant quasiment pas affectés par la comorbidité, ils ont mieux résisté à la maladie.
[1] Les cas suspects n'ont pas été confirmés comme étant dus à la souche SRAS-CoV-2.
Par ailleurs, il n’y a pas de trace de souche locale. Les sources de contamination sont presque exclusivement d’origines étrangères. Les contaminations proviennent essentiellement des contacts avec les voyageurs/travailleurs ayant séjourné en Thaïlande, en Europe ou Papouasie-Nouvelle-Guinée. Enfin, les autorités ont su prendre des mesures efficaces pour limiter la propagation du virus.
Les actions des autorités, le comportement de la société
Les plans d’actions, élaborés très en amont de l’apparition du virus par les autorités, ont été immédiatement mis en œuvre dès le 1er cas avéré : fermeture des frontières, mise en quarantaine des travailleurs expatriés dans des pays affectés par pandémie, contrôles stricts de l’application des règles de confinement (certes moins contraignantes qu’ailleurs), etc.
Après le déconfinement, certains lieux (de divertissement, marchés de nuit, lieux de culte) sont restés fermés. Les personnes présentant des symptômes du COVID-19 sont incitées à appeler les numéros de téléphone mis spécifiquement en place (le 166 en laotien uniquement, ou le 020 54 06 67 77 en laotien, anglais, chinois) qui les guident avant de se rendre éventuellement aux urgences hospitalières.
Mi-juin, les représentants de l'OMS et de la Croix Rouge Internationale ont félicité les autorités laotiennes pour leur anticipation et leur gestion de la crise du COVID-19.
De son côté, la population s’est montrée compréhensive et disciplinée vis-à-vis de l’ensemble des instructions gouvernementales, notamment en ce qui concerne le port de masques et les gestes barrières, les espacements sociaux, les rassemblements, les déplacements...
La solidarité de la diaspora de France
Etant donné le faible nombre de cas de contamination au Laos, le recours à la solidarité de la diaspora en France ne s’est pas imposé.
Toutefois, sans qu’il y ait d’opération spécifique, les associations de solidarité actives au Laos, et en particulier celles du secteur sanitaire, ont poursuivi leurs actions de base tout en les complétant par des aides ponctuelles concernant spécifiquement la COVID-19.
Au-delà de la période actuelle de pandémie, des informations sur la diaspora laotienne dans le monde et en France.
Avant 1975, la diaspora laotienne n'existe pas. A partir de 1975, à la fin de la guerre du Vietnam et au changement de régime politique au Laos, les Laotiens se sont expatriés en masse, en tant que réfugiés et demandeurs d'asile. Au début des années 1990, le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) donnait un peu plus de 300 000 Laotiens accueillis dans les pays occidentaux, soit 10% de la population du Laos. Aujourd'hui, on peut estimer à un peu plus de 1 million le nombre de laotiens formant la diaspora laotienne dans le monde, dont 150 000 en France.
La création d’OLREC
Pendant presque vingt ans à partir de 1975, les Laotiens en France sont consultés par leurs homologues des autres pays sur leur intégration et leur lien avec le pays d'origine. C'est ainsi que fut créée en France, en 1990, l'Organisation Laotienne pour les Réfugiés et la Concorde nationale (OLREC) au nom de tous les réfugiés laotiens dans le monde. OLREC a participé aux efforts de l'UNHCR et de la communauté internationale pour résoudre le problème des réfugiés qui stagnaient dans les camps dans les pays du Sud-Est Asiatique. A l'issue de ces efforts, les réfugiés des camps ont pu avoir le choix de se réinstaller dignement dans les pays occidentaux ou de rentrer au Laos non seulement sans représailles mais avec de l'aide matérielle et sociale pour se reconstruire la vie normale. Depuis 1993, ces camps de réfugiés n'existent plus.
Des migrants intégrés dans leurs pays d’accueil
Maintenant les Laotiens de la diaspora du monde ont réussi leur intégration dans leurs pays d'adoption et n'ont plus besoin de se référer à ceux de France. Mais les liens familiaux et amicaux entre personnes restent très forts. Ils pensent toujours au Laos mais n'espèrent plus rentrer pour jouer un rôle important. Ils peuvent mieux agir pour le Laos depuis l'extérieur. Ainsi grâce à la diaspora laotienne aux Etats-Unis, les relations commerciales normales ont pu s'établir au milieu des années 2000 entre les Etats-Unis et le Laos.
En France, intégration et maintien des liens communautaires…
En France, dans le contexte d'éclatement des structures familiales et sociales de la période de 1975, les Lao s'intègrent dans la société, par le travail, l'école, la résidence, la consommation. Ils maintiennent ou rétablissent des liens spécifiques à l'intérieur de leur groupe ethnique et s'aménagent des structures communautaires favorisant un regroupement et une sociabilité proprement lao. C'est notamment le rôle du mouvement associatif, qui gère un vécu collectif, organise l'entraide et vise par la perpétuation de certaines pratiques, la sauvegarde du patrimoine culturel et artistique. La solidarité traditionnelle laotienne est vivante et manifeste au moment des décès, des fêtes de famille, des cérémonies religieuses dans les pagodes bouddhistes qu'ils ont par eux-mêmes reconstituées.
… et engagement dans le développement du pays d’origine, le Laos
Ils sont aussi organisés en associations pour l'intégration ici et pour le développement là-bas, au Laos. Certaines associations telles que l'Association de soutien au développement de la société paysanne (ASDSP), travaillent étroitement avec les paysans au Laos. Elles sont reconnues par les organismes de développement en France. Les lycées techniques participent à la fabrication d'outils agricoles adaptés. La production paysanne laotienne est soutenue pour être commercialisée en France et en Europe. Néanmoins, pour pouvoir agir sur le développement au Laos, les associations de la diaspora doivent adopter un profil bas tout en ayant la participation motivée des autorités et de la population locale.
Chronique rédigée par Organisation Laotienne des Ressources Edifiées pour la Coopération (OLREC) - Membre fondateur du FORIM
Comité de rédaction : Chadia Arab, Benoit Mayaux, Jacques Ould Aoudia, Patrick Rakotomalala
Mise en forme et communication : Randa Chekroun, Pierangela Fontana
Les propos contenus dans la présente publication n’engagent que leurs auteur.e.s
Enseignant chercheur en Guinée et en France, Mamoudou Barry, alors âgé de 31 ans, était docteur en droit privé de l’université de Rouen Normandie. Il venait de soutenir une brillante thèse, le 27 juin 2019, sur « Les politiques fiscales et douanières en matières d’investissements étrangers en Afrique francophone : le cas du secteur des ressources naturelles extractives ». Ses recherches sont unanimement saluées par la communauté scientifique comme une oeuvre pionnière dans le domaine des industries extractives, d’où une mention très honorable avec les félicitations du jury, nonobstant l’arrêté du 25 mai 2016 qui supprime les mentions accordées lors des soutenances de thèse.
Le monde universitaire, le monde associatif et les défenseurs des droits humains perdaient ainsi « un homme de valeur, un brillant intellectuel pluridisciplinaire qui a toujours été un modèle pour ses étudiants, un exemple pour ses collègues universitaires et un père de famille dévoué ». La communauté guinéenne est alors remplie de tristesse, écoeurement, mais surtout de « colère » contre un crime « raciste ». C’est « tout un peuple qui pleura son fils », un fils « bon, studieux et pieux ».
Une mobilisation sans précédente accompagna notre compatriote dans sa dernière demeure à Bollayora et s’organisa partout dans le monde pour :
- réclamer que justice soit rendue ;
- accompagner la famille à surmonter cette épreuve ;
- poursuivre son oeuvre par le partage du savoir et le développement de la Guinée ;
- impulser l’émancipation de la jeunesse et la promotion du mérite.
Toute la diaspora s’est mobilisée pour une unique cause : « la défense du droit » par les actions contre l’impunité et surtout pour que de tels actes inadmissibles ne se reproduisent dans un État de droit comme la France et dans tous les autres pays.
Il en a résulté la création d’un collectif « Justice pour Docteur Mamoudou Barry, #JPMB » au sein de la « Coordination des Associations Guinéennes de France [CAGF] ». Ce collectif reste mobilisé jusqu’à ce que justice soit rendue et afin que de tels actes ne se reproduisent plus.
À l’occasion du premier anniversaire de cet événement douloureux, le collectif organise une marche blanche, le dimanche 19 juillet 2020, à Rouen (avec le collectif rouennais CADRES) et à Lyon (avec l’association AJEGUIR).
L’objectif est de pousser l’administration judiciaire à jouer son rôle et à rendre justice à la famille de notre défunt frère.
Rejoignez la marche
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Le FORIM est signataire, aux côtés de Coordination SUD avec 150 coordinations, fédérations et associations nationales, d’une tribune lancée par Le Mouvement associatif.
Tribune. La crise sanitaire que nous traversons a révélé la grande vulnérabilité de notre société. Si de nombreux enseignements restent encore à en tirer, trois d’entre eux sont apparus comme des besoins essentiels : tout d’abord celui d’un service public qui fonctionne de manière efficace et soit suffisamment doté financièrement. Ensuite le besoin d’engagement citoyen et civique, celui de la solidarité active. Dès le début de l’épidémie, les citoyens et citoyennes se sont organisés et mobilisés en nombre pour apporter l’aide nécessaire aux plus fragiles, faire vivre des solidarités de voisinage et pour soutenir les associations souvent privées de leurs ressources bénévoles senior contraints de lever le pied. Des milliers de nouvelles associations et d’actions collectives ont fleuri partout dans le pays et ont contribué concrètement à rendre la période moins dure.
Enfin, la nécessité de la vie associative, comme bien commun. Le tissu associatif qui maille le territoire national prouve à nouveau son rôle essentiel pour la résilience de notre société. Comme toute l’économie du pays, les associations ont été en grande souffrance mais elles ont tenu et tiennent toujours leur rôle dans l’effort national de lutte contre le virus. Comme souvent en temps de crise et au plus fort des secousses, la vie associative maintient réelle et vivante notre capacité à vivre et agir ensemble.
Les associations de solidarité et du champ sanitaire et social en premier lieu, qui par leur action auprès des plus précaires, des personnes en situation de handicap ou auprès des personnes âgées ou isolées, ont soulagé le service public de santé. Ce sont également les associations culturelles, d’éducation populaire et de jeunesse, environnementales, familiales ou sportives, qui ont adapté leurs activités pour maintenir les liens et soutenir leurs adhérents. Ce sont celles de la solidarité internationale mobilisées pour l’aide aux pays les plus pauvres du monde, démunis dans leurs capacités de réponse sanitaire d’ampleur.
Le FORIM est signataire, aux côtés de Coordination SUD avec 150 coordinations, fédérations et associations nationales, d'une tribune lancée par Le Mouvement associatif.
Tribune. La crise sanitaire que nous traversons a révélé la grande vulnérabilité de notre société. Si de nombreux enseignements restent encore à en tirer, trois d’entre eux sont apparus comme des besoins essentiels : tout d’abord celui d’un service public qui fonctionne de manière efficace et soit suffisamment doté financièrement. Ensuite le besoin d’engagement citoyen et civique, celui de la solidarité active. Dès le début de l’épidémie, les citoyens et citoyennes se sont organisés et mobilisés en nombre pour apporter l’aide nécessaire aux plus fragiles, faire vivre des solidarités de voisinage et pour soutenir les associations souvent privées de leurs ressources bénévoles senior contraints de lever le pied. Des milliers de nouvelles associations et d’actions collectives ont fleuri partout dans le pays et ont contribué concrètement à rendre la période moins dure.
Enfin, la nécessité de la vie associative, comme bien commun. Le tissu associatif qui maille le territoire national prouve à nouveau son rôle essentiel pour la résilience de notre société. Comme toute l’économie du pays, les associations ont été en grande souffrance mais elles ont tenu et tiennent toujours leur rôle dans l’effort national de lutte contre le virus. Comme souvent en temps de crise et au plus fort des secousses, la vie associative maintient réelle et vivante notre capacité à vivre et agir ensemble.
Les associations de solidarité et du champ sanitaire et social en premier lieu, qui par leur action auprès des plus précaires, des personnes en situation de handicap ou auprès des personnes âgées ou isolées, ont soulagé le service public de santé. Ce sont également les associations culturelles, d’éducation populaire et de jeunesse, environnementales, familiales ou sportives, qui ont adapté leurs activités pour maintenir les liens et soutenir leurs adhérents. Ce sont celles de la solidarité internationale mobilisées pour l’aide aux pays les plus pauvres du monde, démunis dans leurs capacités de réponse sanitaire d’ampleur.
Dans la continuité de sa première publication sur le sujet, le réseau DPPDM a voulu proposer des pistes pour une stratégie de solidarité internationale, lors du colloque, organisé le 23 novembre 2019 à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS),
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