FORIM

A l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits des femmes, le FORIM, réseau des diasporas solidaires, rappelle le rôle crucial qui est joué par les femmes migrantes et de la diaspora dans le co-développement et appelle les pouvoirs publics à des politiques publiques plus ambitieuses face aux défis qu’elles rencontrent.

Les femmes des diasporas :  des actrices majeures de la solidarité internationale et de la cohésion sociale

Dans l’imaginaire collectif, l’archétype du « migrant » est souvent attaché à la main d’œuvre de travail masculine ayant immigré pour subvenir aux besoins de sa famille restée au pays. Or, la réalité en est toute autre et la figure de la personne migrante a considérablement évolué depuis ces profils observés dans le contexte des années 1970 en France.

Selon les chiffres de l’Organisation Internationale pour les Migrations en 2020, les femmes représentent plus de la moitié des personnes migrantes dans le monde (51,9 %)[1] – une tendance également observée en France[2]. Ces chiffres témoignent du rôle précurseur joué par les femmes qui décident, pour un ensemble de raisons relevant de la liberté individuelle, d’entreprendre un nouveau projet de vie dans un autre pays.

Or, les femmes des diasporas contribuent directement au co-développement dans le double espace, via des projets mis en œuvre dans leur pays d’origine et leur pays d’accueil. Vectrices d’échanges interculturels transfrontaliers, elles font souvent le lien entre les sociétés d’ici et de là-bas et jouent à ce titre le rôle d’ambassadrices de dialogue et de paix. Leurs contributions sont multiples : elles stimulent l’économie des pays d’origine en portant des projets d’entreprenariat et contribuent à l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD) en menant des initiatives qui bénéficient aux femmes et aux jeunes filles. En France, leur rôle a été souligné notamment durant la pandémie de Covid-19, lors de laquelle elles se sont illustrées comme des chainons indispensables du maillage social et économique du pays.

Des femmes des diasporas toujours confrontées à une série d’obstacles contraignant leurs actions et limitant leurs droits fondamentaux

Par leur double appartenance à des catégories minoritaires liées à leur origine étrangère et leur genre, les femmes des diasporas se situent à l’intersectionnalité d’une série de discriminations.

Pendant leur parcours migratoire, les femmes et les filles sont surexposées à de multiples violences (physiques, psychologiques, administratives, économiques et sexuelles) qui peuvent perdurer une fois arrivées dans le pays d’accueil. De ce fait, elles n’ont pas un accès équitable aux droits fondamentaux indispensables à leur épanouissement personnel (éducation & formation, logement, santé sexuelle et reproductive, emploi, etc.). En tant que personnes étrangères, les femmes des diasporas sont également exclues de certains droits fondamentaux dont ceux liés à la participation politique et au droit de vote. Elles sont ainsi reléguées à un statut de « citoyennes de seconde de zone », ne pouvant pas exprimer leur opinion politique et leurs choix d’orientations collectives au sein de la société.

Du fait de l’ensemble des violences symboliques qu’elles subissent en raison de leur identité de genre et leur origine étrangère cumulées aux inégalités structurelles qu’elles subissent dans l’accès aux droits et services de bases, on observe chez les femmes des diasporas un taux de chômage deux fois plus élevé que celui des femmes sans ascendance migratoire[3].

Le FORIM appelle les pouvoirs publics à adopter des politiques publiques plus ambitieuses en faveur des femmes des diasporas

Alors que le gouvernement a renouvelé son engagement d’inscrire l’égalité femmes/hommes comme grande cause du quinquennat[4] et affiche régulièrement sa volonté de défendre une diplomatie féministe[5], le FORIM appelle les pouvoirs publics à plus de cohérence et à transformer ces ambitions en actions concrètes, pour enfin changer le quotidien des femmes desdiasporas :

Participation politique et citoyenneté

Le FORIM encourage l’adoption de la proposition de loi constitutionnelle n°1982 déposée à l’Assemblée nationale le 8 décembre 2023 pour « accorder le droit de vote aux élections locales aux étrangers et étrangères non ressortissantes de l’Union européenne résidant en France ». Cette proposition de loi constitue un progrès attendu depuis de longues années par les personnes migrantes en France désirant être reconnues comme des citoyen.ne.s à part entière[6]. Nous appelons également les pouvoirs publics à renforcer la place des femmes des diasporas dans les espaces de consultation et de codécision des politiques dans une logique de démocratie participative effective. Cette participation est d’autant plus décisive dans les processus d’élaboration des politiques publiques visant l’égalité femmes/hommes et les politiques migratoires. Nous regrettons à cet égard l’absence des femmes migrantes dans les débats accompagnant l’adoption de la loi du 26 janvier 2024 pour « contrôler l'immigration, améliorer l'intégration » à laquelle nous nous sommes fermement opposés. 

Formation et insertion professionnelle

Les perspectives d’intégration socio-économique des femmes des diasporas dépendent intrinsèquement de la reconnaissance de leurs diplômes et expériences professionnelles en France. Or, beaucoup de personnes étrangères en France font l’objet d’un processus de déclassement professionnel du fait de l’absence d’équivalence officielle de leurs parcours et savoir-faire acquis à l’étranger. C’est pourquoi le FORIM milite pour la reconnaissance des compétences des femmes migrantes afin qu’elles puissent révéler leur plein potentiel et atteindre des objectifs professionnels à la hauteur de leurs attentes et capacités. Nous invitons aussi à soutenir les initiatives entrepreneuriales des femmes des diasporas en facilitant leur accès à des mécanismes de financement inclusifs, tels que les prêts à faible coût et les subventions. Encourager l’accès à de tels mécanismes financiers contribuera à briser les barrières économiques, stimuler l’entrepreneuriat féminin mais aussi autonomiser de manière significative les femmes.

Appui aux initiatives de la société civile agissant pour le genre 

Pour que les organisations de la société civile puissent continuer à mettre en œuvre leurs actions en faveur des ODD (notamment l’ODD n°5 visant l’égalité de genre[7]), nous appelons les pouvoirs publics à maintenir leur financement inconditionnel. Cela nécessite de pérenniser et élargir les fonds de soutien tels que le Fonds de soutien aux organisations féministes[8], et de renforcer l’accessibilité de tels fonds aux petites organisations. A ce titre, nous dénonçons la tendance actuelle visant à incorporer progressivement de la conditionnalité dans l’accès à ces financements sur des critères externes aux règles et aux procédures de candidature formelles (injonction au positionnement politique, à l’adhésion à certaines valeurs, etc.). Tout comme pour l’aide publique au développement, nous militons pour que les politiques publiques de solidarité internationale ne soient pas détournées de leurs objectifs initiaux de réduire les inégalités et d’atteindre les ODD.

Sensibilisation et changement des représentations

Pour que l’égalité femmes/hommes soit réellement atteinte, il est indispensable de mener un travail sur les mentalités et les représentations collectives autour du genre et de la migration. Nous encourageons donc les pouvoirs publics à impulser des campagnes de sensibilisation visant à lutter contre les stéréotypes de genre et les préjugés associés aux femmes des diasporas. Via des partenariats avec des acteur.trice.s issu.e.s de la société civile, du monde de la recherche et des médias, il nous semble crucial aujourd’hui d’apporter un éclairage multi-dimensionnel sur les contributions positives des personnes migrantes. Ce travail de sensibilisation semble d’autant plus important aujourd’hui pour faire face à la propagation des idées d’extrême droite toujours plus hostiles aux principes d’égalité et mettant en péril les fondamentaux de notre démocratie.


[1] https://www.migrationdataportal.org/fr/themes/sexospecificites-et-migration

[2] https://www.histoire-immigration.fr/societe-et-immigration/quelle-est-la-part-des-femmes-dans-l-immigration-en-france

[3] https://www.insee.fr/fr/statistiques/6793274?sommaire=6793391

[4] https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/toutes-et-tous-egaux-plan-interministeriel-pour-legalite-entre-les-femmes-et-les-hommes-2023-2027

[5] https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/diplomatie-feministe

[6] https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b1982_proposition-loi#

[7] https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/gender-equality/

[8] https://www.afd.fr/fr/fonds-de-soutien-aux-organisations-feministes-fsof

Dans le cadre de l'appel à projets du dispositif PRAO/SIM, 20 associations membres du FORIM ont été sélectionnées et labellisées en tant qu'opérateurs d'appui (OPAP). Être accompagné par un OPAP est une étape obligatoire pour toutes les associations souhaitant soumettre une demande de cofinancement. Leur rôle principal est d'accompagner les associations dans la conception et la réalisation de leurs projets.

Retrouvez ci-dessous la liste des activités organisées par nos opérateurs d'appui dans le cadre de cet appel à projet.

MARS 2024

Vendredi 08 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM - organisée par la Plateforme des Associations congolaises de France

Informations pratiques : 17h-21h, 19 rue de la Fraternité 93170 Bagnolet

Contact : kilemak@gmail.com

Samedi 09 mars

Journée d'écriture - organisée par la Plateforme des Associations congolaises de France

Informations pratiques : 10h-17h, 19 rue de la Fraternité 93170 Bagnolet

Contact : kilemak@gmail.com

Samedi 09 mars

Réunion d'informations sur le PRA/OSIM organisée par le Collectif des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations de la région Nouvelle Aquitaine

Informations pratiques : 10-13h, visioconférence

Contact : cosim.aquitaine@gmail.com

Lundi 11 mars -vendredi 22 mars

Séances d'accompagnement individuel d'un projet de développement local, organisées par la Coordination d'appui aux projets de solidarité internationale pour le Congo

Informations pratiques : 20h30-22h30, visioconférence

Contact : Gaston MASSALA, 06 64 08 91 01

Samedi 16 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM - organisée par la Plateforme d'Associations Franco-Haïtiennes

Informations pratiques : 10h-17h, 14 rue Victor Hugo - 93500 PANTIN

Contact : contactpafha@gmail.com

Samedi 16 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM organisée par le Réseau des Associations Mauritaniennes en Europe

Informations pratiques : 10h-15h, visioconférence

Contact : Moussa DRAME, contact@le-rame.org

Dimanche 17 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM organisée par la Fédération des Associations Capverdiennes de France (FACF)

Information pratiques : 19h, visioconférence

Contact: contact.fac2016@gmail.com

Dimanche 17 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM organisée par le Conseil des Béninois de France (CBF)

Informations pratiques : 10h-13h, visioconférence

Contact : martialmehouloko@gmail.com; Jean_charles.ahomadegbe@yahoo.fr

ID de réunion: 827 7449 1956
Code secret: 01081960

Samedi 23 mars

Séance d'information en ligne organisée par le Comité de suivi du symposium sur les Sénégalais de l'extérieur (CSSSE)

Informations pratiques : 14h-17h, visioconférence

ID de réunion: 763 5886 6640
Code secret: FYPS5g

Contact : Moulaye Aidara, 06 03 37 77 52

Samedi 23 mars

Atelier collectif d'écriture d'un projet de développement local organisé par la Coordination d'appui aux projets de solidarité internationale pour le Congo

Informations pratiques : 18h30-21h00, visioconférence

Contact : Gaston MASSALA, 06 64 08 91 01

Samedi 23 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM organisée par le Haut Conseils des Maliens de France

Informations pratiques : 10h-17h, Bourse de Travail de Paris 3 rue de Château d’eau, Métro République
Salle Louise Michel

Dimanche 24 mars

Réunion d'information sur les dispositifs de co-financement, organisée par la Coordination des associations guinéennes de France

Informations pratiques : 14-17h, visioconférence

Contact : Tahirou BAH, 06 60 50 62 83

Dimanche 24 mars

Atelier d'écriture organisé par le Conseil des Béninois de France (CBF)

Informations pratiques : 10h-18h, visioconférence

Contact : martialmehouloko@gmail.com; Jean_charles.ahomadegbe@yahoo.fr

ID de réunion: 827 7449 1956
Code secret: 01081960

Dimanche 24 mars

Réunion d'information générale sur le PRA/OSIM - organisée par le Réseau des Associations Mauritaniennes en Europe

Informations pratiques : 10h-15h, visioconférence

Contact : Moussa DRAME, contact@le-rame.org

Lundi 25 mars au 05 avril

Séances d'accompagnement individuel d'un projet de développement local organisées par la Coordination d'appui aux projets de solidarité internationale pour le Congo

Informations pratiques : 20h30-22h30, visioconférence

Contact : Gaston MASSALA, 06 64 08 91 01

Lundi 25 mars

Réunion d'information sur le PRA/OSIM organisée par le Collectif des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations de Rhône-Alpes (COSIM Rhône-Alpes)

Informations pratiques : 19h00-19h45, visioconférence

Contact : contact@cosim-ara.fr

Mercredi 27 mars

Réunion d'information sur le PRA/OSIM organisée par la Plateforme d'Associations Franco-Haïtiennes

Informations pratiques : de 18h30- 20h30, visioconférence ZOOM

ID de réunion: 827 23746932
Code secret: 834798

Vendredi 29 mars

Séances d'accompagnement individualisées pour les porteurs de projets - organisées par le Réseau des Associations Mauritaniennes en Europe

Informations pratiques : 14h, visioconférence

Contact : Moussa DRAME, contact@le-rame.org

Samedi 30 mars

Réunion d'information sur le PRA/OSIM organisée par le Réseau des associations pour le développement du bassin du fleuve Sénégal (RADBFS)

Informations pratiques : de 09h00-16h00, Bourse de Travail de Saint Denis, 9-11 rue Génin 93200

Contact : radbfs@gmail.com

Samedi 30 mars

Atelier d'écriture de projet -partie 1, organisé par le Femmes et contributions au développement (FECODEV)

Informations pratiques : de 14h00-16h00, visioconférence

Contact : fecodev@gmail.com

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le FORIM organise un événement le samedi 9 mars 2024 mettant à l’honneur les femmes des diasporas, leurs pluralités, leurs combats et leurs contributions exceptionnelles à tous les aspects de la société en France et dans leurs pays d’origine.  

Une après-midi ouverte à toutes et tous autour de stands d’exposition et d’une rencontre-débat pour sensibiliser à la cause des femmes migrantes et issues des migrations tout en mettant en avant leur travail, leurs arts et cultures. 

Accès libre et gratuit. L'inscription à la table-ronde est recommandée.

Rendez-vous le 9 mars !

Solidairement,

le FORIM, réseau des diasporas solidaires

Avec le soutien de l’Agence Française de Développement et en partenariat avec le Réseau des Associations Mauritaniennes en Europe (RAME), le FORIM organise le 15 février 2024 à Nouakchott une rencontre en présence des représentant.e.s des institutions mauritaniennes, de la société civile internationale et mauritanienne et d'autres acteur.rice.s engagé.e.s dans le co-développement en Mauritanie.

La participation à cette rencontre est ouverte aux membres de la société civile et des institutions mauritaniennes et/ou œuvrant en Mauritanie. L’inscription est obligatoire. Pour confirmer votre participation, veuillez remplir le formulaire ci-dessous.

Vous êtes une association de jeunes à la recherche de financement pour vos projets solidaires ?

Vous souhaitez être accompagné sur des problématiques liées à l’engagement des jeunes ?

Vous recherchez des opportunités de financement pour votre projet d’assainissement ou de gestion des déchets dans votre pays d’origine ?   

Votre association souhaite renforcer les compétences de ses bénévoles ?

Le FORIM a recensé pour vous plusieurs appels à projets externes en cours répondant à ces questionnements et portés par le FONJEP, Engagé.e.s & Déterminé.e.s, Plan International, la Fondation de France, Syctom, l'agence de l'eau et le FDVA.

Depuis la présentation du projet de loi « pour contrôler l'immigration, améliorer l’intégration » il y a bientôt un an, le débat autour des politiques migratoires en France fait l’objet d’une forte instrumentalisation politique et contribue à la banalisation des idées liberticides et racistes.

En ce lundi 18 décembre, journée internationale des migrant.e.s, et date à laquelle doit se réunir le Comité d’examen paritaire en charge de l’examen de la loi, le FORIM, réseau des diasporas solidaires, tient à rappeler son soutien plein et entier envers l’ensemble des personnes migrantes et rejette fermement le caractère xénophobe et sécuritaire du discours porté par nombre de nos représentants politiques. Aux côtés des organisations, collectifs et syndicats qui luttent chaque jour en faveur du respect des droits des personnes migrantes, le FORIM s’oppose à la récupération politique de la thématique migratoire et à un projet de loi détourné au service de manœuvres politiciennes, en contradiction avec les valeurs de solidarité et d’accueil que nous portons.

Conférence de presse : les diasporas et les collectifs de sans-papiers appellent à des politiques migratoires humaines pour bâtir un projet de société solidaire et inclusif

A l’occasion d’une conférence de presse organisée conjointement ce matin à Paris, le réseau du FORIM, l’association Solidarités Asie France et les collectifs de sans-papiers de Vitry et Montreuil ont alerté sur les risques que font peser le projet de loi sur les personnes migrantes en France. Mackendie Toupuissant (FORIM), Rachid Congo (Union des associations burkinabé de France), Yacine Diakite (Femmes Inter Associations Inter Service Migrants), Nayan Khiang (Président de l’association Solidarité Asie France) et Ahamada Siby (Collectif sans papiers Montreuil) ont défendu une vision de la société française inclusive et forte des contributions des personnes migrantes, loin des préjugés et du racisme qui sous-tendent actuellement les débats publics.

Appel à la mobilisation citoyenne

En cette journée internationale des migrant.e.s, nous appelons à la mobilisation pleine et entière de la société civile. Le FORIM et son réseau sera présent ce jour à 17h place de la République à Paris pour participer à la Marche des Solidarités, pour le combat contre la stigmatisation et les inégalités. Nous vous invitons à venir nous retrouver et participer avec nous à faire entendre les voix des migrant.e.s face à un projet de loi dangereux pour le respect de leurs droits fondamentaux.

Journée internationale des migrant.e.s 2023

Les diasporas décryptent le projet de loi asile et immigration

Chaque année autour du 18 décembre, la journée internationale des migrant.e.s (JIM) est l’occasion de réaffirmer, promouvoir et défendre les droits des personnes migrantes et des diasporas. Cette année, alors que la régression de leurs droits s’institutionnalise et se banalise, la mobilisation du FORIM, de son réseau et de la société civile dans son ensemble est d’autant plus cruciale. 

Dans ce contexte, le FORIM, réseau des diasporas solidaires, vous convie à sa mobilisation :

le samedi 16 décembre

de 9h30 à 16h30

au pavillon Indochine du jardin d’agronomie tropicale René-Dumont

45 avenue de la Belle Gabrielle, 94130 Nogent-sur-Marne

pour une journée de décryptage et d’échanges avec les diasporas et leurs partenaires autour de l'actuel projet de loi asile et immigration, et dont l'examen en séance publique débutera à l’Assemblée nationale le 11 décembre 2023.

Intéressé.e ? L’inscription est obligatoire. Inscrivez-vous !

Dans le contexte actuel, et souhaitant communiquer un message fort face à un projet de loi qui bafoue les droits des migrant.e.s et l’esprit de solidarité qui anime notre réseau, nous vous invitons tous.tes chaleureusement à prendre part, afin de partager vos expériences et débattre de vive voix avec les personnes concernées.

Rendez-vous le 16 décembre !

Paris, le 14 novembre 2023

Le projet de loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » sera adopté en première lecture par un vote solennel du Sénat ce mardi 14 novembre avant sa transmission à l’Assemblée nationale dans les prochains jours. Alors que la majorité sénatoriale a considérablement accentué la gravité d’un texte déjà très préoccupant, plus de 30 associations, collectifs et syndicats appellent à un sursaut général des forces citoyennes et politiques pour la défense de l’État de droit et de la dignité humaine.

Engagées depuis plus d’un an dans le suivi de cet énième projet de loi « asile et immigration », nos organisations redoutaient fortement l’examen de ce texte par le Sénat. Alors que nous avions compris depuis longtemps que ce texte n’avait plus de prise avec la réalité du fait migratoire et des conditions de vie des personnes exilées dans notre pays, un nouveau pallier de la déraison a été franchi lors de l’examen par le Sénat.

La majorité à la chambre haute a déposé et adopté un grand nombre d’amendements, tous plus répressifs les uns que les autres, tout en multipliant les outrances et propos stigmatisants à l’égard des personnes migrantes.  Aucune mesure pouvant « rendre la vie impossible » aux personnes exilées n’a été épargnée, conformément aux ambitions de longue date du ministre de l’Intérieur.

La suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), l’une des maigres aides sociales à laquelle les personnes « sans-papiers » ont droit, en est bien sûr un des exemples les plus aberrants et consternants. Mais l’exclusion des personnes sans titre de séjour du droit à l’hébergement d’urgence et du droit à la réduction tarifaire des transports est tout aussi brutale. Bien d’autres barrières rendant plus difficiles l’accès à un séjour digne dans notre pays ont été méticuleusement édifiées : attaques contre le droit à la vie familiale via le regroupement, la réunification ou les titres de séjour pour ce motif ; contrôle accru de l’immigration étudiante ; nouveaux motifs pour refuser ou retirer un titre de séjour ; instauration de quotas migratoires ; rétablissement du délit de « séjour irrégulier ». Même chose pour le passage à cinq ans de résidence stable et régulière pour l’obtention de prestations sociales, qui ne fera que freiner l’insertion, en particulier des familles et des femmes.

La droite sénatoriale, avec le soutien des centristes, a augmenté de manière draconienne les exigences pour accéder au séjour et à la  nationalité : niveau de maîtrise de la langue française accru, « assimilation à la communauté française », respect des principes de la République, limitation des renouvellements de carte de séjour temporaire, etc. Même les arguments les plus utilitaristes, tels que les besoins de main d’œuvre dans les métiers dits en  tension, n’auront pas suffi à faire flancher leurs positions.

Leur acharnement, ainsi que celui du gouvernement, a été sans pareil concernant l’enfermement et l’expulsion des personnes exilées, pourtant déjà largement facilités par le projet de loi initial. L’intervention du juge des libertés et de la détention a ainsi été reculée de deux à quatre jours en rétention, permettant dès lors l’expulsion de personnes sans une décision judiciaire sur la légalité de l’interpellation et le respect des droits. Le texte a sanctuarisé « la double  peine », poursuivi le travail de mise à mal des catégories protégées contre les mesures d’expulsion et est même allé jusqu’à mettre fin aux protections contre les obligations de quitter le territoire français. Les demandeurs d’asile pourront eux aussi se retrouver en rétention avant l’enregistrement de leur demande selon ce texte. Malgré une minorité parlementaire soucieuse du respect de la dignité des personnes exilées dans notre pays, l’examen du Sénat a fait sauter des digues que nous pensions jusque-là infranchissables. Loin d’empêcher ce défouloir répressif, le gouvernement l’a tantôt encouragé en déposant lui-même certains amendements déshumanisants, tantôt laissé faire par des mal-nommés avis de « sagesse » qui ont permis un déferlement de restrictions des droits existants.

Nos associations, collectifs et syndicats ne peuvent se résoudre à ce qu’une partie de la représentation nationale se prête à un acharnement aussi déraisonné que dangereux pour les personnes exilées. Face aux fantasmes auxquels une majorité de sénateurs et sénatrices a donné libre cours, nous appelons les citoyens et citoyennes à se mobiliser et les député·es à un sursaut de lucidité pour que le seul cap à tenir soit celui de l’humanité, de la dignité et de l’égalité des droits.

Organisations signataires

Anafé, ANVITA, ARDHIS, CCFD-Terre Solidaire, Centre Primo Levi, Cimade, CRID, Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine (CTSPV 94), Dom’asile, Droit à l’école, Emmaüs France, FASTI, Fédération de l’Entraide Protestante (FEP), FORIM, Groupe Accueil et Solidarité (GAS), Gisti, Humanity Diaspo, J’accueille Singa, JRS-France, Ligue de l’Enseignement, LDH, Médecins du Monde (MDM), Observatoire international des prisons – section française (OIP-SF), Pantin Solidaire, Paris d’Exil, RESF93, Secours Catholique Caristas France, Sidaction, SINGA, Solidarité Asie France, Thot, Tous migrants, Union des Étudiants Exilés, Union syndicale Solidaires, UniR, Utopia56

Avec le soutien principal de l'Agence française de Développement

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