samedi 16 décembre 2023
Chaque année autour du 18 décembre, la journée internationale des migrant.e.s (JIM) est l’occasion de réaffirmer, promouvoir et défendre les droits des personnes migrantes et des diasporas. Cette année, alors que la régression de leurs droits s’institutionnalise et se banalise, la mobilisation du FORIM, de son réseau et de la société civile dans son ensemble est d’autant plus cruciale.
Dans ce contexte, le FORIM, réseau des diasporas solidaires, vous convie à sa mobilisation :
le samedi 16 décembre
de 9h30 à 16h30
au pavillon Indochine du jardin d’agronomie tropicale René-Dumont
45 avenue de la Belle Gabrielle, 94130 Nogent-sur-Marne
pour une journée de décryptage et d’échanges avec les diasporas et leurs partenaires autour de l'actuel projet de loi asile et immigration, et dont l'examen en séance publique débutera à l’Assemblée nationale le 11 décembre 2023.
Intéressé.e ? L’inscription est obligatoire. Inscrivez-vous !
Dans le contexte actuel, et souhaitant communiquer un message fort face à un projet de loi qui bafoue les droits des migrant.e.s et l’esprit de solidarité qui anime notre réseau, nous vous invitons tous.tes chaleureusement à prendre part, afin de partager vos expériences et débattre de vive voix avec les personnes concernées.
Rendez-vous le 16 décembre !
Paris, le 14 novembre 2023
Le projet de loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » sera adopté en première lecture par un vote solennel du Sénat ce mardi 14 novembre avant sa transmission à l’Assemblée nationale dans les prochains jours. Alors que la majorité sénatoriale a considérablement accentué la gravité d’un texte déjà très préoccupant, plus de 30 associations, collectifs et syndicats appellent à un sursaut général des forces citoyennes et politiques pour la défense de l’État de droit et de la dignité humaine.
Engagées depuis plus d’un an dans le suivi de cet énième projet de loi « asile et immigration », nos organisations redoutaient fortement l’examen de ce texte par le Sénat. Alors que nous avions compris depuis longtemps que ce texte n’avait plus de prise avec la réalité du fait migratoire et des conditions de vie des personnes exilées dans notre pays, un nouveau pallier de la déraison a été franchi lors de l’examen par le Sénat.
La majorité à la chambre haute a déposé et adopté un grand nombre d’amendements, tous plus répressifs les uns que les autres, tout en multipliant les outrances et propos stigmatisants à l’égard des personnes migrantes. Aucune mesure pouvant « rendre la vie impossible » aux personnes exilées n’a été épargnée, conformément aux ambitions de longue date du ministre de l’Intérieur.
La suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), l’une des maigres aides sociales à laquelle les personnes « sans-papiers » ont droit, en est bien sûr un des exemples les plus aberrants et consternants. Mais l’exclusion des personnes sans titre de séjour du droit à l’hébergement d’urgence et du droit à la réduction tarifaire des transports est tout aussi brutale. Bien d’autres barrières rendant plus difficiles l’accès à un séjour digne dans notre pays ont été méticuleusement édifiées : attaques contre le droit à la vie familiale via le regroupement, la réunification ou les titres de séjour pour ce motif ; contrôle accru de l’immigration étudiante ; nouveaux motifs pour refuser ou retirer un titre de séjour ; instauration de quotas migratoires ; rétablissement du délit de « séjour irrégulier ». Même chose pour le passage à cinq ans de résidence stable et régulière pour l’obtention de prestations sociales, qui ne fera que freiner l’insertion, en particulier des familles et des femmes.
La droite sénatoriale, avec le soutien des centristes, a augmenté de manière draconienne les exigences pour accéder au séjour et à la nationalité : niveau de maîtrise de la langue française accru, « assimilation à la communauté française », respect des principes de la République, limitation des renouvellements de carte de séjour temporaire, etc. Même les arguments les plus utilitaristes, tels que les besoins de main d’œuvre dans les métiers dits en tension, n’auront pas suffi à faire flancher leurs positions.
Leur acharnement, ainsi que celui du gouvernement, a été sans pareil concernant l’enfermement et l’expulsion des personnes exilées, pourtant déjà largement facilités par le projet de loi initial. L’intervention du juge des libertés et de la détention a ainsi été reculée de deux à quatre jours en rétention, permettant dès lors l’expulsion de personnes sans une décision judiciaire sur la légalité de l’interpellation et le respect des droits. Le texte a sanctuarisé « la double peine », poursuivi le travail de mise à mal des catégories protégées contre les mesures d’expulsion et est même allé jusqu’à mettre fin aux protections contre les obligations de quitter le territoire français. Les demandeurs d’asile pourront eux aussi se retrouver en rétention avant l’enregistrement de leur demande selon ce texte. Malgré une minorité parlementaire soucieuse du respect de la dignité des personnes exilées dans notre pays, l’examen du Sénat a fait sauter des digues que nous pensions jusque-là infranchissables. Loin d’empêcher ce défouloir répressif, le gouvernement l’a tantôt encouragé en déposant lui-même certains amendements déshumanisants, tantôt laissé faire par des mal-nommés avis de « sagesse » qui ont permis un déferlement de restrictions des droits existants.
Nos associations, collectifs et syndicats ne peuvent se résoudre à ce qu’une partie de la représentation nationale se prête à un acharnement aussi déraisonné que dangereux pour les personnes exilées. Face aux fantasmes auxquels une majorité de sénateurs et sénatrices a donné libre cours, nous appelons les citoyens et citoyennes à se mobiliser et les député·es à un sursaut de lucidité pour que le seul cap à tenir soit celui de l’humanité, de la dignité et de l’égalité des droits.
Organisations signataires
Anafé, ANVITA, ARDHIS, CCFD-Terre Solidaire, Centre Primo Levi, Cimade, CRID, Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine (CTSPV 94), Dom’asile, Droit à l’école, Emmaüs France, FASTI, Fédération de l’Entraide Protestante (FEP), FORIM, Groupe Accueil et Solidarité (GAS), Gisti, Humanity Diaspo, J’accueille Singa, JRS-France, Ligue de l’Enseignement, LDH, Médecins du Monde (MDM), Observatoire international des prisons – section française (OIP-SF), Pantin Solidaire, Paris d’Exil, RESF93, Secours Catholique Caristas France, Sidaction, SINGA, Solidarité Asie France, Thot, Tous migrants, Union des Étudiants Exilés, Union syndicale Solidaires, UniR, Utopia56
A l’occasion du début de l’examen au Sénat du projet de loi « pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration », le FORIM a participé le 6 novembre 2023 à plusieurs évènements de sensibilisation de plaidoyer aux cotés des organisations réunies autour de Vox Public pour contester ce texte juridique.
Dans la matinée, une conférence de presse a réuni une cinquantaine de représentant.e.s issues de la société civile engagé.e.s en faveur des droits des migrant.e.s pour débattre autour de l’actualité juridique. La conférence de presse a permis de mettre en avant la parole des personnes migrantes directement concernées par ce projet de loi (collectifs de sans-papiers, associations de réfugié.e.s et d’exilé.e.s) dont la voix reste peu audible dans le débat public. Un communiqué de presse a été coconstruit par les organisations signataires, parmi lesquelles le FORIM, pour contester ce projet de loi qui met en péril les droits des personnes migrantes.
Afin que la contestation soit visible par les sénateur.ice.s décisionnaires sur l’adoption de ce projet de loi, un rassemblement a été organisé devant le Sénat à la suite de la conférence de presse, en présence d’élu.e.s également opposé.e.s à cette évolution juridique.
Par ces actions de sensibilisation et de plaidoyer, le FORIM souhaite faire entendre la voix des diasporas qui s’opposent à l’adoption de ce projet de loi. Celui-ci marque une nette régression pour les droits des personnes migrantes, notamment en matière d’accès aux soins de base et aux droits fondamentaux. Une note de positionnement précise les principaux axes du refus du FORIM de ce texte de loi, notamment en raison de l’instabilité des conditions de travail et des inégalités d’accès aux droits qu’il génère, ainsi que la déshumanisation de la politique de coopération internationale qu’il consacre.
Ainsi, le FORIM s’allie aux membres de la société civile pour défendre un autre regard sur la migration, actuellement minoritaire dans le débat public, en vue de construire une société plus égalitaire et respectueuse de toutes ses composantes, sans discrimination liée à l’origine ou la nationalité.
« L’histoire personnelle de la migration de chacun et chacune fait partie de l’histoire globale des migrations ». C’est l’une des phrases marquantes que nous pouvons retenir de l’atelier d’échange mené par le FORIM et le REF – Réseau Euromed France lors de la rencontre annuelle du projet « Place aux Jeunes ! » qui s’est tenue le 28 septembre dernier. L’atelier avait pour thématique « la transmission intergénérationnelle de l’histoire migratoire dans les organisations diasporiques ». La question au cœur de l’échange était : comment déconstruire les préjugés liés aux engagements des jeunes et qui limitent la transmission dans les organisations des diasporas ? L’objectif, par des témoignages regards-croisés, était de décrypter et valoriser les pratiques des OSIM dans la transmission des mémoires diasporiques, mais aussi dans l’intégration des jeunes dans leurs structures.
Trois jeunes l’association Nostalgia du Cabo-Verde (NDCV) et de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), membres du réseau FORIM, ont partagé les origines de leurs engagements ici et là-bas. Des similitudes n’ont pas tardé à apparaitre dans leurs discours, que ce soit l’envie de retrouver un sentiment de communauté auprès de jeunes aux parcours proches, le souhait d’aider des compatriotes dans les démarches d’insertion, de garder contact avec le là-bas, ou encore la persévérance à garder le lien avec l’histoire et les souvenirs de leurs parents.
Pour Emilie, seule enfant de sa famille née en France, l’île lui était familière du fait des voyages effectués en vacances. Mais elle cherchait désormais à connaitre les opportunités, notamment de travail, présentes sur l’île. Le chantier jeunesse (financé par le dispositif JSI VVSI du Fonjep et parrainé par la Fédération Des Associations Capverdiennes De France – FACF et le FORIM) auquel elle a participé avec 9 autres jeunes capverdiens lui a permis de découvrir une autre facette de son pays. Le groupe avait pour objectif d’identifier les opportunités d’emplois et d’études supérieures au Cap Vert et d’échanger avec les différents acteurs du monde de l’insertion professionnelle. Ils et elles ont eu l’opportunité de rencontrer des ministres mais surtout d’organiser l’événement phare de l’association NDCV, le salon « Croyez en vous », sur le sol capverdien. Cet événement a clôturé leur séjour dont ils reviennent tous et toutes changé.e.s et grandi.e.s personnellement et professionnellement. Le Cap-Vert fait désormais partie de leurs possibilités d’avenir et ils souhaitent continuer à y apporter leur contribution. La transmission reste au cœur de leur approche : après avoir été accueillis dans la famille NDCV par les « anciens » (membres fondateurs ayant créé l’association en 2015, dans leurs vingtaines), ils envisagent actuellement d’accompagner de nouveaux jeunes à réaliser des chantiers similaires et pérenniser le projet.
La « double absence1 » C’est un sentiment décrit par Gada, jeune étudiante arrivée en France en 2020 depuis la Tunisie, œuvrant au sein de la FTCR, qui représente bien la position des diasporas. « On n’est pas ici et on n’est pas là-bas ». Elle a cherché à combler cela par une double présence ici et là-bas. Face aux difficultés administratives qu’elle avait elle-même rencontré, elle a décidé d’accompagner ses compatriotes dans la même situation. Ces missions d’assistance linguistique, d’aide juridique et aux procédures, lui permettent de concrétiser son engagement dans le double espace.
« Les jeunes nous rejoignent avec plaisir car nous sommes une famille » présente Virginie, qui approchant de la quarantaine s’est rendu au Cap-Vert pour la première fois avec sa fille, cet été. Impliquée au sein de NDCV, elle a présenté l’exemple de l’association qui a réussi à se renouveler au fil des années. L’association fut créée en 2005, par un groupe d’amis souhaitant valoriser la culture capverdienne. Grâce à des thématiques intéressant les jeunes, tels que le théâtre, la danse, la musique, et leur salon professionnel organisé maintenant à 3 reprises, l’association a réussis à capter un vivier de jeunes qui auparavant disparaissaient du monde associatif à partir des études secondaires. Les « jeunes » de l’époque sont maintenant les « anciens » qui continuent à transmettre l’histoire du Cap Vert aux nouvelles générations, les aident à connaitre le pays, connaitre la langue et découvrir le potentiel de l’île.
Les mots du CSSSE ont résumé l’importance pour les jeunes des diasporas de s’approprier l’histoire de France à laquelle leurs anciens ont contribués. A travers des visites de Devoir de Mémoire au Panthéon et à la Cité de l’Immigration, il était important pour l’association de montrer la diversité de différents parcours migratoires, les migrations d’hier et celles d’aujourd’hui, et les richesses de leur pays d’accueil et d’origine. « Les jeunes nés en France doivent s’approprier une histoire de France qui leur appartient et les concerne car leurs ancêtres ont parfois beaucoup donné pour le pays ». Les participants des visites se sont interrogés sur le silence de leurs parents quant à leurs parcours migratoires. « Nos parents gardent toujours des séquelles d’avoir quitté leurs pays », précise Virginie de la NDCV durant l’atelier, expliquant peut-être ces silences. De leur côté, les jeunes Capverdiens côtoyant la nostalgie de leurs parents, concluent avec ces mots : « Nos parents nous disaient que le pays leur manquait, nous sommes allés voir pourquoi et maintenant nous comprenons ».
Ces différents témoignages et l’ensemble des échanges de cette journée, on permit de comprendre les dynamiques d’engagement des jeunes et les moyens pour les associations d’encourager et d’accompagner ces engagements.
Les exemples d’intégration des jeunes, de considération de leurs attentes et compétences, de soutien dans leurs projets, tels que l’ont fait la FACF et NDCV, sont des exemples qui peuvent inspirer d’autres diasporas.
Le FORIM est membre du consortium du projet « Place aux Jeunes ! » qui vise à renforcer et transversaliser la place des jeunes dans les organisations de solidarité internationale. Le projet porté est par Engagé.e.s & Déterminé.e.s et financé par l’Agence française de développement.
1(2000). Sayad Abdelmalek, La double absence. Des illusions de l'émigré aux souffrances de l'immigré, Paris, Le Seuil, coll. "Liber", 1999. Politix, 49, 163-169. https://doi.org/10.3406/polix.2000.2142
Les diasporas, par leur double appartenance socio-culturelle aux pays de résidence et aux pays d’origine, sont au cœur des tensions actuellement observées entre la France et certains pays du Sahel.
Dans ce contexte, et parce que leur pleine appartenance au double espace doit être affirmée, les diasporas réunies autour du FORIM, réseau des diasporas solidaires, souhaitent porter un message clair et simple : promouvoir la culture de paix et maintenir des relations transnationales entre les pays.
Impulsées par cette dégradation des relations diplomatiques entre la France et certains États sahéliens, deux soirées-débats organisées par le FORIM en février et septembre 2023 ont permis aux membres mobilisés sur cette thématique de dégager des principes fondamentaux qui font consensus en temps de crise politique ou institutionnelle, quelle que soit la région du monde concernée :
Ces soirées-débats organisées par le FORIM ont vocation à être poursuives afin de proposer un espace d'échange et de partage d’expériences ouvert entre les diasporas mobilisées ici et là-bas en faveur de la coopération internationale et la défense des droits des personnes issues des migrations, malgré les crises que les pays d'origine de celles-ci connaissent actuellement.
En réaction à la dégradation des relations diplomatiques entre la France et leur pays d’origine, les diasporas burkinabé et nigérienne se sont fortement mobilisées au cours de ces derniers mois.
Le Conseil des Nigériens de France (CONIF) a pris position en faveur de l’unité au sein de la diaspora nigérienne et de la solidarité envers le peuple nigérien. Parmi ses initiatives, une rencontre réunissant une centaine de membres de la diaspora nigérienne et des journalistes a été organisée par le CONIF à Bobigny en août dernier, ainsi qu’une manifestation à Paris le 9 septembre en soutien au peuple nigérien.
La situation des étudiant.e.s du Niger et du Burkina Faso, victimes collatérales de ces tensions politiques, a fait l’objet d’une mobilisation particulière par les organisations diasporiques membres du FORIM, le CONIF et l'Union des Associations Burkinabé de France (UABF). Par l’intermédiaire du FORIM, des rencontres institutionnelles ont été organisées entre ces associations et les pôles Afrique et Éducation de la direction générale de la mondialisation, de la culture, de l'enseignement et du développement international du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE).
Ces rencontres ont permis aux associations diasporiques d’alerter les pouvoirs publics sur la situation de centaines d’étudiant.e.s bloqué.e.s dans leurs pays d’origine dans l’attente de la délivrance de leurs visas. Les diasporas se sont ainsi portées relai des besoins et des demandes des membres de la société civile des pays d’origine afin de sensibiliser les autorités françaises sur leur situation.
L’UABF a répondu à l’appel d’une centaine d’étudiant.e.s bloqué.e.s au Burkina Faso qui se sont regroupé.e.s au sein d’un collectif pour alerter sur la nécessité de maintenir des services consulaires. Dans les mots de Moussa Konaté, Président de l’UABF, « la situation est compliquée pour tout le monde, mais celle des étudiants est particulièrement dramatique. Au Burkina, il y a actuellement 140 étudiants bloqués qui n’arrivent pas à obtenir de visa pour rejoindre leurs universités en France. Certains ont même leurs passeports bloqués à l’ambassade de France, puisque cette dernière est fermée. Lors de notre rencontre avec les représentants du MEAE, nous avons suggéré de faciliter le traitement des demandes de visa étudiant au Togo ou au Bénin. Nous attendons un retour concernant cette proposition. »
Les espoirs des diasporas se cristallisent ainsi autour du positionnement attendu des autorités françaises sur ces questions et poursuivent en ce sens le dialogue institutionnel en faveur du déblocage de ces situations individuelles problématiques qui frappent de plein fouet les jeunesses, pourtant si importantes pour l’avenir des pays. Ainsi, le FORIM tient de nouveau à rappeler son soutien aux diasporas qui se mobilisent pour maintenir le dialogue entre les autorités d’ici et de là-bas, dans leur rôle d’ambassadeurs alternatifs de la coopération internationale et du dialogue social entre les populations civiles.
Dans une tribune publiée sur le site Médiapart le 25 août dernier, le FORIM a appelé à la préservation de la paix et au maintien des relations transnationales afin de garantir les droits des populations civiles. Le FORIM appelle les diasporas de tous les continents à rester unies et engagées en faveur de la solidarité internationale malgré le contexte politique actuel qui rend de plus en plus difficile leurs actions et la réalisation de leurs projets en faveur des objectifs de développement durable.
Le 5 septembre 2023, le FORIM a participé à l’audition de la Commission des affaires européennes et internationales du Conseil économique social et environnemental (CESE) autour des questions de politiques migratoires en Europe.
Les rapporteurs.euses de la saisine « Migrations et Union européenne : vers une nouvelle vision des politiques migratoires » Françoise Sivignon (Groupe des associations) et Kenza Occansey (Organisations étudiantes et Mouvements de jeunesse) ont invité le FORIM à partager le regard des diasporas sur les évolutions des politiques migratoires européennes.
Le FORIM a en particulier souligné l’impact négatif de l’adoption du « pacte européen sur l’asile et la migration » sur les droits des personnes migrantes et les relations Nord/Sud. Ce texte européen semble s'inscrire dans le sillage d'orientations politiques au service d'une instrumentalisation de la gestion migratoire à des fins sécuritaire, à l'instar du projet de loi porté par le gouvernement français « pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration ».
Face à cette évolution au détriment des droits et de la représentation des personnes migrantes en France et en Europe, le FORIM a formulé quelques recommandations :
Le FORIM est ravi de contribuer aux discussions et espère que ces préconisations seront prises en compte dans les prochains cycles de discussion de la Commission des affaires européennes et internationales du CESE, ainsi que dans sa formulation d’un avis autour de la position de la France dans l’adoption du pacte européen sur l’asile et la migration.
Face au délitement progressif des relations diplomatiques entre la France et plusieurs pays africains (Guinée, Burkina Faso, Mali et depuis un mois le Niger), le FORIM, réseau des diasporas solidaires, appelle à la préservation de la paix et au maintien des relations transnationales.
Nous, diasporas réunies au sein du FORIM, observons avec regret les récentes images de rapatriements de familles franco-nigériennes résidant au Niger, mesures symboliques du divorce qui semble s’installer avec ce pays.
Nous nous opposons fermement à cette fracture latente et nous prônons purement et simplement le retour à la paix et à l’union entre les peuples des deux continents dont les destins sont historiquement liés.
Par-delà les intérêts géopolitiques et économiques qui orientent la gestion des relations internationales et l’issue des conflits, ce sont invariablement les sociétés civiles qui payent le prix fort de ces décisions :
Face à ces risques inextricables qui planent - et qui sont parfois déjà en cours - sur les populations civiles, nous souhaitons rappeler l’importance du maintien des liens transnationaux multiples qui unissent les sociétés, et qui s’incarnent notamment dans l’engagement des diasporas.
Ainsi, nous demandons aux pouvoirs publics d’ici et là-bas de replacer les citoyen.ne.s au cœur des préoccupations de l’agenda politique et de prendre des mesures favorisant le maintien de la paix et de la liberté de circulation des biens et des personnes :
Ne cédons pas à l’escalade des tensions provoquant la déconnexion de notre si cher double espace, synonyme d’humanisme, de co-développement et d’enrichissement mutuel.
Cette tribune a également été publiée sur le blog Médiapart du FORIM.