FORIM

Après la dissolution récente de l’Assemblée nationale et à la suite des résultats des élections européennes, les français.e.s sont de nouveau appelé.e.s aux urnes les 30 juin et 7 juillet 2024 pour des législatives anticipées. Avec l’extrême droite aux portes du pouvoir, ces élections nous placent à un moment décisif de notre démocratie. Prenant en considération l’importance du thème de la migration dans les débats, le FORIM, réseau des diasporas solidaires, appelle ses membres, leurs adhérent.e.s et sympathisant.e.s ainsi que toute la communauté diasporique à aller voter. Ensemble, exerçons notre devoir citoyen pour revendiquer et construire une société en accord avec nos valeurs d’égalité, de justice et de solidarité.

Les migrations ont toujours été une source inestimable de richesse pour notre société. Elles enrichissent notre culture, stimulent notre économie et apportent une diversité essentielle à la vitalité de notre nation. Les personnes migrantes, par leur travail et leur créativité, contribuent de manière significative à notre société.

En 2022 déjà, lors des élections présidentielles, le FORIM avait fait le constat du besoin de reconnaitre l’apport essentiel et incontestable des diasporas et dénonçait les politiques discriminantes à l’encontre des migrant.e.s. Aujourd’hui encore, reconnaître et valoriser cette contribution est non seulement juste, mais aussi nécessaire pour l'avenir et la cohésion de notre pays.

Les discours xénophobes et les fausses informations sur les migrations perdurent, gangrènent nos valeurs du vivre ensemble et continuent inlassablement de semer la division, la méfiance et parfois la haine.

Dans le contexte politique actuel, il est crucial de rappeler que les droits des femmes et des minorités doivent être défendus sans relâche. Simone de Beauvoir nous avait prévenus : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis ». Ce constat résonne plus que jamais aujourd’hui quand certains acquis sociaux, arrachés après de longues luttes, sont menacés. Voter n’est plus seulement un droit mais également un devoir essentiel !

Ainsi, il est impératif que nous nous levions ensemble pour défendre nos valeurs communes. Nous devons exiger des politiques publiques qui respectent et promeuvent les droits fondamentaux de toutes et tous. Le FORIM, réseau des diasporas solidaires, appelle donc les décideurs et décideuses politiques à :

En cette période d’incertitude politique, notre voix est plus importante que jamais. Aller voter, c’est affirmer notre engagement pour une société juste et solidaire. Aller voter, c’est envoyer un message clair aux décideurs et décideuses politiques : nous voulons des politiques qui respectent et défendent les droits de chaque individu, quels que soient son origine, son genre ou sa religion. Aller voter, c’est refuser de céder à la peur et agir pour empêcher l’extrême droite et son projet xénophobe, raciste et sexiste, d’accéder au pouvoir.

Allons voter, pour nous, pour nos proches, pour toutes et tous.

Diasporas, les 30 juin et 7 juillet, faisons entendre notre voix !

Retrouvez le Policy brief du FORIM « les diasporas donnent de la voix », publié en 2022 pour les élections présidentielles, soulignant l’engagement continu du FORIM pour influencer les politiques publiques et valoriser l’apport des migrations ici et là-bas : Policy Brief 2022

[A la veille des élections européennes de 2024, les jeunes du FORIM souhaitent délivrer un message fort aux jeunes des diasporas afin de leur rappeler le rôle clé qu’ils et elles jouent pour bâtir ensemble le monde de demain.

Dans ce contexte électoral, les jeunes du FORIM souhaitent souligner l’importance de l’engagement de ces jeunesses, visages actuels de la société française.]

Le 9 juin 2024, nous serons appelé.e.s à élire les député.e.s qui siègeront au parlement européen pour éditer les lois qui s’appliqueront aux 27 Etats de l’Union Européenne.

Nous, jeunes issu.e.s des migrations, sommes particulièrement exposé.e.s à des difficultés liées à la fois à notre statut socio-économique (précarisation des conditions de vie, difficultés d’insertion professionnelle) et aux représentations collectives (stéréotypes, instrumentalisation dans les médias et absence de représentation politique).

Une partie des jeunesses, du fait, entre autres, du manque d’informations, de l’incompréhension des institutions et l’absence de représentativité se désintéressent des échéances électorales. Notre abstention reste encore trop importante alors même que les enjeux en question nous concernent.

Sommes-nous désintéressé.e.s ? Egoïstes ?

Non, bien au contraire.

Nous participons activement à la vie de la société et nous contribuons à l’intérêt général via différentes formes d’engagement citoyen : nous sommes bénévoles dans des associations, nous portons nos messages sur les réseaux sociaux, nous sommes présent.e.s lors des mobilisations de rue, nous nous engageons dans des causes qui nous tiennent à cœur.

Notre engagement citoyen s’illustre en particulier sur les thématiques qui nous préoccupent pour l’avenir de nos sociétés : lutte contre le changement climatique, combat pour plus de justice sociale, promotion de la paix et de l’égalité de genre.

Nous sommes particulièrement fier.e.s de l’engagement des femmes issues des diasporas qui, malgré l’ensemble des violences structurelles et intersectionnelles qui pèsent sur elles dès le plus jeune âge, se mobilisent au quotidien pour briser le plafond de verre qui les empêche de réaliser pleinement leur potentiel de réussite.

Ces engagements, par leur pluralité incarnent notre diversité et contribuent à construire le monde de demain.

Nous le voyons à travers les luttes portées par les jeunes pour le climat, contre les discriminations, pour davantage de justice sociale, qui ont porté leurs fruits, comme ça a été le cas, par exemple, pour les jeunes impliqué.e.s dans la convention citoyenne pour le climat.

Nous, jeunes issu.es des migrations, nous sommes le trait d’union entre nos aîné.e.s qui ont quitté leur pays d’origine et la société d’accueil dans laquelle nous vivons et à laquelle nous appartenons. Notre double culture, nos trajectoires familiales et nos identités plurielles ne sont pas des obstacles à l’intégration mais sont au contraire vectrices d’enrichissement mutuel et de développement pour les sociétés européennes dont l’avenir se joue dès maintenant.

Par nos actions, nous construisons un avenir que l’on rêve plus égalitaire pour nous et pour les futures générations. Beaucoup de formes d’engagement sont possibles : poursuivre la lutte pour l’égalité et la dignité (initiée par les personnes migrantes dès les années 1960 pour obtenir la reconnaissance de leurs droits fondamentaux), sensibiliser notre entourage sur les enjeux qui nous concernent autour d’un café ou sur les réseaux sociaux, mettre notre bulletin dans l’urne…

Toutes ces formes d’engagement méritent d’être reconnues et défendues pour l’impact qu’elles ont à leur échelle et la pierre qu’elles apportent à l’édifice.

Jeunes des diasporas, nous ne sommes pas que le futur de nos sociétés, nous en sommes le présent !

Poursuivons nos engagements citoyens pour que chacun.ne puisse trouver sa place et s’épanouir dans notre société !

Mobilisons-nous pour donner vie aux valeurs de paix, de solidarité et de dialogue entre les peuples qui sont au cœur du projet démocratique européen ! 

Le 9 juin 2024, rendons-nous aux urnes pour les Européennes et décidons des politiques de demain !

Le FORIM et sa Commission Jeunesse

Les élections européennes constituent un temps fort de l’agenda politique et une opportunité pour les diasporas de faire entendre leur voix et leurs revendications de plaidoyer. Alors que la question migratoire polarise le débat politique, il est de la responsabilité des diasporas de prendre la parole pour défendre un narratif positif sur les migrations.  

Des décisions politiques importantes ayant un impact direct sur les populations migrantes sont prises à l’échelle européenne (pacte asile et immigration 2024), ce qui constitue un enjeu majeur pour les diasporas engagées en faveur de politiques migratoires plus inclusives et respectueuses des droits des personnes migrantes.   

Citoyenneté, dialogue intergénérationnel et représentation 

C’est dans ce contexte, que le FORIM a lancé une campagne sur le droit de vote des diasporas à l’occasion des élections européennes 2024. Cette campagne, conçue par les membres de la Commission Jeunesse du réseau, propose de sensibiliser le grand public aux questions d’accès au droit de vote pour toutes et tous, et d’encourager le vote durant les élections européennes notamment le vote des jeunes et des femmes des diasporas.

Ainsi, depuis le 9 mai, Journée de l’Europe, et jusqu’au 9 juin, jour des élections, différentes publications (vidéos, posts, tribune) auront lieu sur les réseaux sociaux du FORIM avec l’ambition de :

  1. Mettre en lumière l’impact des élections européennes sur les politiques migratoires ;
  2. Inciter la mobilisation effective du public visé, c’est à dire les diasporas notamment les personnes éloignées de la participation citoyenne ;
  3. Diffuser les revendications du FORIM en faveur de la reconnaissance de la citoyenneté de résidence, de l’accès a droit de vote à toutes et tous et encourager la solidarité intergénérationnelle entre les diasporas sur les questions de droits à l’expression politique;

En rappelant les batailles menées par les femmes et les hommes depuis le début du dernier siècle pour garantir le droit de vote des personnes étrangères en France, ainsi que la place de l’Europe dans la législation appliquée dans les États membres, y compris dans les domaines de la coopération, de l’environnement ou de la migration, les jeunes du réseau du FORIM incitent le grand public, migrants, migrantes, de toutes les générations à exercer leur droit de vote et faire entendre leur voix.

#européennes #citoyennetéderésidence #égalitédesdroits  #votedesdiasporas

France Volontaires et le FORIM partagent des espaces d’actions communs, notamment la promotion des échanges, et de la tolérance et d’ouverture sur le monde. Elles partagent également les valeurs d’engagement sur le double espace, de renforcement de la mobilité et de valorisation de l’expertise des diasporas. 

France Volontaire, qui propose des missions de volontariat en France et à l’Etranger, est dans une optique d’accroitre les mobilités croisées et de promouvoir la réciprocité dans les dispositifs d’engagement: « Dans un monde où le vivre ensemble est un défi pour toutes les sociétés, le développement des mobilités croisées et la réciprocité des engagements est une nécessité ».  

C’est dans ce cadre de souhait de diversification des publics engagés au sein des dispositifs de volontariat, que le FORIM et France Volontaire ont signé une convention de partenariat le 18 avril 2024. Ce partenariat vise à améliorer la connaissance réciproque des deux structures et à initier des premières actions de collaboration.  

Ainsi, il sera question de développer le soutien des espaces Volontariats des actions réalisées dans les pays d’origine, de renforcer la connaissance des équipes et des membres des dispositifs de volontariat, de participer à une étude concernant la place des diasporas et des enjeux liés aux migrations dans les dynamiques de volontariat et développer des actions de communication en commun.  

Une première action concrète a eu lieu par la participation de France Volontaires au séminaire interne durant l’atelier dédié à la mobilisation de la ressource humaine.  

Ce partenariat permettra aux membres du FORIM de mieux connaitre les dispositifs de volontariat, de les mobiliser dans leurs organisations, et ainsi pallier au manque de ressources humaines qui impacte la réalisation de leurs activités. Cela permettra au réseau FORIM d’avoir sa place dans le milieu du volontariat, de montrer la pertinence de mobiliser d’autres publics à l’engagement et le rôle que le réseau peut avoir pour les identifier. 

Journée internationale des migrant.e.s 2023

Les diasporas décryptent le projet de loi asile et immigration

Chaque année autour du 18 décembre, la journée internationale des migrant.e.s (JIM) est l’occasion de réaffirmer, promouvoir et défendre les droits des personnes migrantes et des diasporas. Cette année, alors que la régression de leurs droits s’institutionnalise et se banalise, la mobilisation du FORIM, de son réseau et de la société civile dans son ensemble est d’autant plus cruciale. 

Dans ce contexte, le FORIM, réseau des diasporas solidaires, vous convie à sa mobilisation :

le samedi 16 décembre

de 9h30 à 16h30

au pavillon Indochine du jardin d’agronomie tropicale René-Dumont

45 avenue de la Belle Gabrielle, 94130 Nogent-sur-Marne

pour une journée de décryptage et d’échanges avec les diasporas et leurs partenaires autour de l'actuel projet de loi asile et immigration, et dont l'examen en séance publique débutera à l’Assemblée nationale le 11 décembre 2023.

Intéressé.e ? L’inscription est obligatoire. Inscrivez-vous !

Dans le contexte actuel, et souhaitant communiquer un message fort face à un projet de loi qui bafoue les droits des migrant.e.s et l’esprit de solidarité qui anime notre réseau, nous vous invitons tous.tes chaleureusement à prendre part, afin de partager vos expériences et débattre de vive voix avec les personnes concernées.

Rendez-vous le 16 décembre !

Paris, le 14 novembre 2023

Le projet de loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » sera adopté en première lecture par un vote solennel du Sénat ce mardi 14 novembre avant sa transmission à l’Assemblée nationale dans les prochains jours. Alors que la majorité sénatoriale a considérablement accentué la gravité d’un texte déjà très préoccupant, plus de 30 associations, collectifs et syndicats appellent à un sursaut général des forces citoyennes et politiques pour la défense de l’État de droit et de la dignité humaine.

Engagées depuis plus d’un an dans le suivi de cet énième projet de loi « asile et immigration », nos organisations redoutaient fortement l’examen de ce texte par le Sénat. Alors que nous avions compris depuis longtemps que ce texte n’avait plus de prise avec la réalité du fait migratoire et des conditions de vie des personnes exilées dans notre pays, un nouveau pallier de la déraison a été franchi lors de l’examen par le Sénat.

La majorité à la chambre haute a déposé et adopté un grand nombre d’amendements, tous plus répressifs les uns que les autres, tout en multipliant les outrances et propos stigmatisants à l’égard des personnes migrantes.  Aucune mesure pouvant « rendre la vie impossible » aux personnes exilées n’a été épargnée, conformément aux ambitions de longue date du ministre de l’Intérieur.

La suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), l’une des maigres aides sociales à laquelle les personnes « sans-papiers » ont droit, en est bien sûr un des exemples les plus aberrants et consternants. Mais l’exclusion des personnes sans titre de séjour du droit à l’hébergement d’urgence et du droit à la réduction tarifaire des transports est tout aussi brutale. Bien d’autres barrières rendant plus difficiles l’accès à un séjour digne dans notre pays ont été méticuleusement édifiées : attaques contre le droit à la vie familiale via le regroupement, la réunification ou les titres de séjour pour ce motif ; contrôle accru de l’immigration étudiante ; nouveaux motifs pour refuser ou retirer un titre de séjour ; instauration de quotas migratoires ; rétablissement du délit de « séjour irrégulier ». Même chose pour le passage à cinq ans de résidence stable et régulière pour l’obtention de prestations sociales, qui ne fera que freiner l’insertion, en particulier des familles et des femmes.

La droite sénatoriale, avec le soutien des centristes, a augmenté de manière draconienne les exigences pour accéder au séjour et à la  nationalité : niveau de maîtrise de la langue française accru, « assimilation à la communauté française », respect des principes de la République, limitation des renouvellements de carte de séjour temporaire, etc. Même les arguments les plus utilitaristes, tels que les besoins de main d’œuvre dans les métiers dits en  tension, n’auront pas suffi à faire flancher leurs positions.

Leur acharnement, ainsi que celui du gouvernement, a été sans pareil concernant l’enfermement et l’expulsion des personnes exilées, pourtant déjà largement facilités par le projet de loi initial. L’intervention du juge des libertés et de la détention a ainsi été reculée de deux à quatre jours en rétention, permettant dès lors l’expulsion de personnes sans une décision judiciaire sur la légalité de l’interpellation et le respect des droits. Le texte a sanctuarisé « la double  peine », poursuivi le travail de mise à mal des catégories protégées contre les mesures d’expulsion et est même allé jusqu’à mettre fin aux protections contre les obligations de quitter le territoire français. Les demandeurs d’asile pourront eux aussi se retrouver en rétention avant l’enregistrement de leur demande selon ce texte. Malgré une minorité parlementaire soucieuse du respect de la dignité des personnes exilées dans notre pays, l’examen du Sénat a fait sauter des digues que nous pensions jusque-là infranchissables. Loin d’empêcher ce défouloir répressif, le gouvernement l’a tantôt encouragé en déposant lui-même certains amendements déshumanisants, tantôt laissé faire par des mal-nommés avis de « sagesse » qui ont permis un déferlement de restrictions des droits existants.

Nos associations, collectifs et syndicats ne peuvent se résoudre à ce qu’une partie de la représentation nationale se prête à un acharnement aussi déraisonné que dangereux pour les personnes exilées. Face aux fantasmes auxquels une majorité de sénateurs et sénatrices a donné libre cours, nous appelons les citoyens et citoyennes à se mobiliser et les député·es à un sursaut de lucidité pour que le seul cap à tenir soit celui de l’humanité, de la dignité et de l’égalité des droits.

Organisations signataires

Anafé, ANVITA, ARDHIS, CCFD-Terre Solidaire, Centre Primo Levi, Cimade, CRID, Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine (CTSPV 94), Dom’asile, Droit à l’école, Emmaüs France, FASTI, Fédération de l’Entraide Protestante (FEP), FORIM, Groupe Accueil et Solidarité (GAS), Gisti, Humanity Diaspo, J’accueille Singa, JRS-France, Ligue de l’Enseignement, LDH, Médecins du Monde (MDM), Observatoire international des prisons – section française (OIP-SF), Pantin Solidaire, Paris d’Exil, RESF93, Secours Catholique Caristas France, Sidaction, SINGA, Solidarité Asie France, Thot, Tous migrants, Union des Étudiants Exilés, Union syndicale Solidaires, UniR, Utopia56

A l’occasion du début de l’examen au Sénat du projet de loi « pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration », le FORIM a participé le 6 novembre 2023 à plusieurs évènements de sensibilisation de plaidoyer aux cotés des organisations réunies autour de Vox Public pour contester ce texte juridique.

Dans la matinée, une conférence de presse a réuni une cinquantaine de représentant.e.s issues de la société civile engagé.e.s en faveur des droits des migrant.e.s pour débattre autour de l’actualité juridique. La conférence de presse a permis de mettre en avant la parole des personnes migrantes directement concernées par ce projet de loi (collectifs de sans-papiers, associations de réfugié.e.s et d’exilé.e.s) dont la voix reste peu audible dans le débat public. Un communiqué de presse a été coconstruit par les organisations signataires, parmi lesquelles le FORIM, pour contester ce projet de loi qui met en péril les droits des personnes migrantes.

Afin que la contestation soit visible par les sénateur.ice.s décisionnaires sur l’adoption de ce projet de loi, un rassemblement a été organisé devant le Sénat à la suite de la conférence de presse, en présence d’élu.e.s également opposé.e.s à cette évolution juridique.

Par ces actions de sensibilisation et de plaidoyer, le FORIM souhaite faire entendre la voix des diasporas qui s’opposent à l’adoption de ce projet de loi. Celui-ci marque une nette régression pour les droits des personnes migrantes, notamment en matière d’accès aux soins de base et aux droits fondamentaux. Une note de positionnement précise les principaux axes du refus du FORIM de ce texte de loi, notamment en raison de l’instabilité des conditions de travail et des inégalités d’accès aux droits qu’il génère, ainsi que la déshumanisation de la politique de coopération internationale qu’il consacre.

Ainsi, le FORIM s’allie aux membres de la société civile pour défendre un autre regard sur la migration, actuellement minoritaire dans le débat public, en vue de construire une société plus égalitaire et respectueuse de toutes ses composantes, sans discrimination liée à l’origine ou la nationalité.

« L’histoire personnelle de la migration de chacun et chacune fait partie de l’histoire globale des migrations ». C’est l’une des phrases marquantes que nous pouvons retenir de l’atelier d’échange mené par le FORIM et le REF – Réseau Euromed France lors de la rencontre annuelle du projet «  Place aux Jeunes ! » qui s’est tenue le 28 septembre dernier. L’atelier avait pour thématique « la transmission intergénérationnelle de l’histoire migratoire dans les organisations diasporiques ». La question au cœur de l’échange était : comment déconstruire les préjugés liés aux engagements des jeunes et qui limitent la transmission dans les organisations des diasporas ? L’objectif, par des témoignages regards-croisés, était de décrypter et valoriser les pratiques des OSIM dans la transmission des mémoires diasporiques, mais aussi dans l’intégration des jeunes dans leurs structures.

Trois jeunes l’association Nostalgia du Cabo-Verde (NDCV) et de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), membres du réseau FORIM, ont partagé les origines de leurs engagements ici et là-bas. Des similitudes n’ont pas tardé à apparaitre dans leurs discours, que ce soit l’envie de retrouver un sentiment de communauté auprès de jeunes aux parcours proches, le souhait d’aider des compatriotes dans les démarches d’insertion, de garder contact avec le là-bas, ou encore la persévérance à garder le lien avec l’histoire et les souvenirs de leurs parents. 

Témoignages de jeunes engagé.e.s

Pour Emilie, seule enfant de sa famille née en France, l’île lui était familière du fait des voyages effectués en vacances. Mais elle cherchait désormais à connaitre les opportunités, notamment de travail, présentes sur l’île. Le chantier jeunesse (financé par le dispositif JSI VVSI du Fonjep et parrainé par la Fédération Des Associations Capverdiennes De France – FACF et le FORIM) auquel elle a participé avec 9 autres jeunes capverdiens lui a permis de découvrir une autre facette de son pays. Le groupe avait pour objectif d’identifier les opportunités d’emplois et d’études supérieures au Cap Vert et d’échanger avec les différents acteurs du monde de l’insertion professionnelle. Ils et elles ont eu l’opportunité de rencontrer des ministres mais surtout d’organiser l’événement phare de l’association NDCV, le salon « Croyez en vous », sur le sol capverdien. Cet événement a clôturé leur séjour dont ils reviennent tous et toutes changé.e.s et grandi.e.s personnellement et professionnellement. Le Cap-Vert fait désormais partie de leurs possibilités d’avenir et ils souhaitent continuer à y apporter leur contribution. La transmission reste au cœur de leur approche : après avoir été accueillis dans la famille NDCV par les « anciens » (membres fondateurs ayant créé l’association en 2015, dans leurs vingtaines), ils envisagent actuellement d’accompagner de nouveaux jeunes à réaliser des chantiers similaires et pérenniser le projet.

La « double absence1 » C’est un sentiment décrit par Gada, jeune étudiante arrivée en France en 2020 depuis la Tunisie, œuvrant au sein de la FTCR, qui représente bien la position des diasporas. « On n’est pas ici et on n’est pas là-bas ». Elle a cherché à combler cela par une double présence ici et là-bas. Face aux difficultés administratives qu’elle avait elle-même rencontré, elle a décidé d’accompagner ses compatriotes dans la même situation. Ces missions d’assistance linguistique, d’aide juridique et aux procédures, lui permettent de concrétiser son engagement dans le double espace.

« Les jeunes nous rejoignent avec plaisir car nous sommes une famille » présente Virginie, qui approchant de la quarantaine s’est rendu au Cap-Vert pour la première fois avec sa fille, cet été. Impliquée au sein de NDCV, elle a présenté l’exemple de l’association qui a réussi à se renouveler au fil des années. L’association fut créée en 2005, par un groupe d’amis souhaitant valoriser la culture capverdienne. Grâce à des thématiques intéressant les jeunes, tels que le théâtre, la danse, la musique, et leur salon professionnel organisé maintenant à 3 reprises, l’association a réussis à capter un vivier de jeunes qui auparavant disparaissaient du monde associatif à partir des études secondaires. Les « jeunes » de l’époque sont maintenant les « anciens » qui continuent à transmettre l’histoire du Cap Vert aux nouvelles générations, les aident à connaitre le pays, connaitre la langue et découvrir le potentiel de l’île.

Les mots du CSSSE ont résumé l’importance pour les jeunes des diasporas de s’approprier l’histoire de France à laquelle leurs anciens ont contribués. A travers des visites de Devoir de Mémoire au Panthéon et à la Cité de l’Immigration, il était important pour l’association de montrer la diversité de différents parcours migratoires, les migrations d’hier et celles d’aujourd’hui, et les richesses de leur pays d’accueil et d’origine. « Les jeunes nés en France doivent s’approprier une histoire de France qui leur appartient et les concerne car leurs ancêtres ont parfois beaucoup donné pour le pays ». Les participants des visites se sont interrogés sur le silence de leurs parents quant à leurs parcours migratoires. « Nos parents gardent toujours des séquelles d’avoir quitté leurs pays », précise Virginie de la NDCV durant l’atelier, expliquant peut-être ces silences. De leur côté, les jeunes Capverdiens côtoyant la nostalgie de leurs parents, concluent avec ces mots : « Nos parents nous disaient que le pays leur manquait, nous sommes allés voir pourquoi et maintenant nous comprenons ». 

Ces différents témoignages et l’ensemble des échanges de cette journée, on permit de comprendre les dynamiques d’engagement des jeunes et les moyens pour les associations d’encourager et d’accompagner ces engagements. 

Les exemples d’intégration des jeunes, de considération de leurs attentes et compétences, de soutien dans leurs projets, tels que l’ont fait la FACF et NDCV, sont des exemples qui peuvent inspirer d’autres diasporas.

Le FORIM est membre du consortium du projet « Place aux Jeunes ! » qui vise à renforcer et transversaliser la place des jeunes dans les organisations de solidarité internationale. Le projet porté est par Engagé.e.s & Déterminé.e.s et financé par l’Agence française de développement.

1(2000). Sayad Abdelmalek, La double absence. Des illusions de l'émigré aux souffrances de l'immigré, Paris, Le Seuil, coll. "Liber", 1999. Politix, 49, 163-169. https://doi.org/10.3406/polix.2000.2142

Avec le soutien principal de l'Agence française de Développement

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