« Les premiers jours on était plutôt attentifs et en observation de ce qui se passait » – raconte Abdoulaye Bah, Président de la Coordination des Associations des Guinéens de France - Dès qu’on a compris que le coup d’état était confirmé, nous avons mis en place une commission ad hoc qui intègre l’ensemble des associations membres du réseau, pour décider en commun notre positionnement actuel et ensuite le rendre publique via une déclaration officielle ».
Quelques jours après le coup d’état, les militaires ont lancé un appel à mobilisation de la société civile de l’intérieur et de l’extérieur du pays, pour dialoguer avec les différentes composantes de la population, diaspora guinéenne de France incluse.
Dans le contexte actuel, le positionnement de la CAGF s’inscrit dans une démarche de réflexion collective et dans une logique de contribution à la co-costruction de l’avenir du Pays d’origine.
« C’est une occasion d’apporter notre expertise, les compétences de la diaspora guinéenne - rajoute Abdoulaye Bah -. Il s’agit d’une opportunité pour faire valoir les sujets sur lesquels on travaille, notamment le transfert des fonds et des compétences, la mobilisation des diasporas sur les questions sociétales, les investissements productifs. Et puis -conclut-il « notre volonté est d’accompagner l’ensemble des forces vives pour contribuer à éviter les erreurs du passé ».
La CAGF, regroupement d'associations issues des migrations créée en 1997, compte 170 associations à son actif dans l'ensemble du territoire français. Membre fondateur du FORIM dont elle a exercé la première présidence, elle est très engagée sur les questions de la jeunesse, de l’insertion socio-professionnelle, de l’entreprenariat et des investissements productifs des migrants dans les Pays d’origine. La CAGF compte parmi ses adhérents une organisation entièrement portée entièrement par des jeunes : C’est l’AJGF, Association des Jeunes Guinéens de France (un de ses administrateurs, Ibrahima Pellel Diallo, est à présent le référent de la commission jeunesse du FORIM).
La détérioration graduelle de la vie politique en Guinée dans les dernières années, la situation économique du pays - le chômage massif des jeunes avant tout - mais aussi les violences policières, ont provoqué le départ de milliers de jeunes au point que la Guinée est parmi les 4 premiers pays de provenance des demandeurs d’asile en France.
Les organisations guinéennes issues des migrations, à travers leurs initiatives citoyennes, apportent une forte contribution à l’intégration des jeunes étudiants dans le Pays d’accueil.