L’accès à l’eau potable bien qu’essentiel reste une des défis les plus importants relevées dans plusieurs pays, accentué par les impacts et différentes dégradations liées au réchauffement climatique. Plus récemment, la pandémie de la Covid-19 a renforcé l’importance capitale de continuer à porter des projets favorisant l’accès à l’eau potable.
D’ailleurs, cela a fait l’objet des priorités sectorielles de la loi Développement Solidaire et lutte contre les inégalités mondiales en 2021 de la coopération française, en faisant l’un des piliers de la politique de développement[1].
D’après l’association PSEAU, le montant moyen des actions initiées par les migrant.e.s dans le secteur de l'accès à l'eau potable a augmenté de plus de 400 % en dix ans. Le montant moyen des projets d’intervention est en moyenne de 30 000 euros afin de réaliser des puits, des adductions d’eau, réhabiliter l’approvisionnement en eau, souvent financées sur fonds propres des Organisations de Solidarité Internationale issues de l’immigration (OSIM).
[1] https://www.coordinationsud.org/wp-content/uploads/si-acf-garantir-lacces-eah-lieux-informels-de-vie-032021-vf-doc-complet-1.pdf
Dans le cadre du PRA/OSIM, d’un montant de 1 021 987 €, passant de 15 projets entre 2003 et 2010 à 50 projets entre 2017 et 2021, soit le triple en l’espace de 10 ans. Parmi ces projets, 45% de ces projets sont portées par des femmes, au service de plus de 800 000 bénéficiaires majoritairement situés en Guinée, au Cameroun et au Maroc et 16 autres pays d’Afrique et d’Asie.
Cette évolution a été possible grâce au renforcement des capacités des OSIM, par les OPAP, dans le montage de projets et de construction de partenariats techniques et financiers durables dans le milieu de la solidarité internationale.
Par ailleurs, les associations issues des migrations font appel à des bureaux d’études locaux et/ou ONG spécialisées pour leur étude de marché et de faisabilité. Puis, elles contractualisent avec des entreprises locales pour les travaux et sont de plus en plus soutenues par les collectivités locales françaises, ainsi que les autorités locales des villes et villages d’intervention dans les pays d’origine. En effet, on constate que plus d'un tiers des associations de migrants a été soutenu par la collectivité locale de leur lieu de résidence, pour un montant global de 230 000 euros (dont 168 000 mobilisés grâce à la loi Oudin) représentant 7,5 % du coût total des projets réalisés.[1]
[1] https://www.pseau.org/outils/lettre/article.php?lett_article_lettre_id=1173
Les projets consistent principalement au développement d’installations pour faciliter l’accès à l’eau potable et la consommation d’énergie. Parmi elles, la construction d'un nouveau réservoir et l'installation d'une station de pompage solaire ou encore le changement d'une partie de tranchées et de canalisations. Ces projets ont aussi fait l’objet de partenariats avec différents établissements scolaires français en tant que chantier ECSI pour favoriser l’engagement des jeunes dans les chantiers de solidarité internationale.
Avec un budget total de plus de 70 000 €, un co-financement total du PRA/OSIM de 42 838 euros sur trois années (en 2017,2019 et 2021) et 11 800 € de fonds propres de l’association, ces projets d’adduction d’eau dans un contexte rural dans un pays comme le Maroc sont des projets qui se veulent être une activité pérenne et prioritairement destinée à la création d’emploi et activités génératrices auprès des jeunes et des femmes (qui ont la responsabilité d’aller chercher de l’eau). Le 1er projet cofinancé en 2017 concernait le village d’Anighd et concerne maintenant plus de 10 villages dans la région de Taroudant au Maroc avec 1500 bénéficiaires directs et la création de 10 emplois.
Depuis le début de son ouverture économique (initiée en 1986 mais réellement à l’œuvre à partir des années 1990), le Vietnam a considérablement réduit sa pauvreté. La commune de Long Trung possède une population répartie en 3 villages où 1200 familles vivent essentiellement de l’agriculture: des fruitiers tels les pommes à la crème et les pomelos. Une bonne partie de la population consomme l’eau de rivière après l'avoir fait décanter dans des jarres de terre, cette même eau où l’on se baigne et fait ses besoins, ce qui cause des maladies hépatiques et comptent parmi les causes les plus importantes de morbidité dans la région Delta Mékong.
C’est ainsi que l’association Médiale des Vietnamiens de France a porté le projet de construction d’une station de distribution d’eau potable avec un forage de profondeur de 200m avec un budget total de 35 430 €, un co-financement PRA/OSIM de 14 838 € et fonds propre de 6400 € afin d’alimenter en eau potable pour 1200 familles avec la formation d’une équipe de maintenance du réseau d’assainissement d’eau.